Page:Sardou - La haine.djvu/144

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avec ton or ! — Je veux que tu le chasses avec ton fer !… (Protestations, les répliques se croisent vivement avec colère.)

LES CHEFS GUELFES.

Et où est-il, notre fer ?

D’AUTRES.

Où sont nos lances ?…

SPLENDIANO.

Nos alliés ?…

D’AUTRES.

As-tu des renforts ?…

ORSO.

Oui ! j’ai des renforts… oui, j’ai des alliés !… (Mouvement de surprise, il continue : ) Oui !… j’ai des soldats, prêts à me suivre !…

TOUS.

Quels soldats ?

ORSO, avec force.

Les cinq mille proscrits de la ville !… (Il montre les prisonniers.) et ceux-ci d’abord, les plus braves !… (Orage de protestations furieuses.)

LE PEUPLE.

Les captifs ?… les Gibelins ?… Horreur !… (Tous lui montrent le poing, le menacent de leurs armes, l’insultent, vociférant à la fois.) Honte sur toi, Orso ! honte !

MALERBA.

Est-ce une Gibeline qui t’a sauvé ?…

SPLENDIANO.

Retourne aux enfers… d’où tu sors !…

TOUS, envahissant la tribune et le menaçant.

Va-t-en, traître, va-t-en !

ORSO.

Rugis, peuple !… Celui-là ne t’a jamais aimé qui ne te dit pas la vérité, au mépris de tes fureurs !…

MALERBA.

Arrête, Orso !… Le Tribunal du Peuple a décrété que ce-