Mais pardon… distinguons… (Prenant son parti.) Aussi bien, je suis pressé et le temps de l’hésitation est passé… Oui, je n’hésite plus !
Mais qu’est-ce que c’est que ça, mon Dieu !
Voilà six mois, mademoiselle, que je consulte mon coeur à l’instigation de mademoiselle Claire et que je me demande si je vous aime pour tout de bon, ou si je ne vous aime pas !
Ce doute me charme !
Il n’y a plus de doute, mademoiselle, en vous voyant hier évanouie, j’ai compris pour la première fois ce qui se passe dans cette âme… je vous aime ! C’est un fait avéré, incontestable !
Mais prenez garde ! S’il y avait malentendu, si c’était ma soeur au lieu de moi ?
Votre soeur… (Avec décision.) Non !
Alors, c’est très-décidément ?
Vous !
Eh bien ! qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse ?
Mais je veux que vous m’autorisiez à demander votre main à monsieur votre père.
Sans dot ?
Voilà ma nature : dès qu’une femme n’a plus de dot, je me présente !
Mais c’est très-beau, cela !
Est-ce beau ?