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comprimant la matrice, gêneront le développement du produit et amèneront comme conséquence des déviations congéniales.

M. Lafosse faisait ressortir tout récemment, dans la Revue vétérinaire, la fâcheuse influence qu’une mauvaise alimentation peut exercer sur les proportions et les aplombs après le sevrage.

Si alors on nourrit mal et avec des substances grossières et peu nutritives, le ventre de l’élève grossit, les coudes se dévient en dedans, le thorax se resserre et la bête devient panarde ; les mêmes déviations surviennent aux membres postérieurs. De plus, les muscles et les ligaments se relâchent et les poulains deviennent longs ou bas-jointés.

Si les substances minérales nécessaires à la constitution des os manquent dans l’aliment, le squelette restera grêle, inconvénient grave surtout dans les os des membres. Enfin, les muscles et les tissus blancs, ligaments et tendons, ne pourront acquérir un développement suffisant qu’au moyen d’une nourriture riche en matières protéiques.

B. L’air est après l’aliment un des facteurs les plus influents ; il oxygène le sang et par là concourt aux actes internes de la nutrition. Il faut que pour produire ces effets, il soit constamment pur. Notre contrée est saine, mais on ne peut pas en dire autant de toutes les habitations destinées au cheval. L’aération y est souvent insuffisante ; l’air par suite s’y imprègne de miasmes, s’y sature de vapeur d’eau, d’acide carbonique ; il devient délétère au lieu d’être revivifiant.

Les habitations doivent donc être bien aérées, le sol doit y présenter des pentes ménagées pour le facile écoulement des urines et assez douces pour ne pas nuire aux aplombs. Mais, en outre, les poulains ne doivent pas y être attachés. Les boxes sont donc indis-