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98 CHANGÉ EN a.

àX(p(?); TTOôri, TTÔdoç «deuil, regret, désir» liés peut-être à Tradeîv (v. p. 58; pour le sens cf. Trévôoç); vôa* Trr|tT|. AdKuuveç (Hes.) en regard de vaûuj; ôx^éuj «s'indigner, s'emporter» rapproché parfois de dx^O)aai; dpoupa si on le ramène à àpop-/a. Puis le lat. doceo placé en regard de bibaSai (v. p. 101), et le gréco-ital. onkos (ôykoç, uncus) de la rac. nnlc (aYKUJV, ancus).

Voilà les pièces du procès, et les seules données en réalité qui nous restent pour élucider cette question capitale: y a-t-il un àblaut de A semblable à Yahlaut a^'.a^'? — \}n examen quelque peu attentif des cas énumérés convaincra, je crois, chacun que ces éléments sont insuffisants pour faire admettre un tel ablaut, lequel s'accorderait mal avec les faits exposés au § 11. Il y a principalement trois choses à considérer: 1^ la plupart des étymologies en question sont sujettes à caution; 2^ \'o peut n'être qu'une altération toute mécanique de l'a; 3" il n'est pas inconcevable que sur le modèle de l'ancien ablaut e:o, le grec, postérieurement, ait admis parfois l'o lors même que la voyelle radicale était a.

4. (= o) changé en a. C'est là une altération peu commune en grec, même dans les dialectes. On connaît la glose à|Lié(Tuj * ibiuoTrXdTai, singulière variante du thème gréco-italique omso-. Pour TTapaûa en regard de ouç v. page 107. Les Cretois disent dvap pour ôvap, Hérodote dppujbeîv pour ôppuubeîv. On trouve chez Hésychius : dq)e\|na * tô KdXXuvtpov (= ôqpeX|Lia), KaTKuXaç * KriKÎbaç. AîoXeîç = KOYXÛXm * KTiKÎbeç. Cf. Ahrens II 119 seq.

Un exemple beaucoup plus important, en tant qu'appartenant à tous les dialectes, serait le mot amôXoç, si l'on approuve M. G. Meyer qui identifie la syllabe aï avec le thème ô/i, lat. ovi (Stud. VIII 120 seq.)^ Cette conjecture, qui a des côtés séduisants, laisse cependant prise à bien des doutes.

Le même mot ovis est accompagné en latin de avilla, conservé chez Festus. M. Frôhde croit que cette forme se rattache à agmis : mais après les travaux de M. Ascoli, la réduction de gv à v en latin, à l'intérieur du nrot, est à peine admissible. Du reste le Prodromus C. Gl. Lat. de M. Lôwe a révélé un mot aububulats (ovium pastor) — ou aubtdcus suivant la correction de M. Bâhrens,

��1. M. Meyer propose une étymologie semblable pour aÎTUTriôç (cf. p. 82). Auparavant déjà, Pictet avait expliqué l'un et l'autre mot par avi «mouton». Origines Indo-européennes V 460 seq.

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