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Désignations utiles

Pour a1A et a1o après la contraction: A1 et ô^. » a2A » a2o » » » A2 * Q^.

La théorie résumée dans ce tableau a été appliquée plus haut à toutes les espèces de racines excepté celles qui contiennent a et Q. Ce sont elles que nous allons étudier maintenant.

Pour distinguer l’une d’avec l’autre les deux formes que peut prendre la racine pleine selon que l’a radical est a^ ou a^, il n’y a pas d’inconvénient à appeler la première le degré 1 (état normal), la seconde le degré 2. Nous ne voulons pas dire par là qu’une des deux formes soit le renforcement de l’autre (v. p. 126).


I. Racines finissant par à.


a. RACINE PLEINE AU DEGRÉ 1.

Ce qui parle bien haut pour que ^ et ^ soient autre chose que des voyelles simples, c’est que partout où d’autres racines sont au degré 1, les racines en a ont une longue. Pourquoi, du fait qu’il finit la racine, l’a se serait-il allongé? Si au contraire ’Â est assimilable à une diphtongue, cTTajuujv en regard de CTTaxôç s’explique exactement de même que l’indien geman (ê = a^i monophtongué) en regard de gità1. Toute racine en à est identique dans son organisme avec les racines comme hai, nau^, et aussi tan, bhar (type A, p. 9).

Nous avons à faire la revue des principales formations du degré 1 énumérées au § 10. Il faut pour que la théorie se vérifie que nous trouvions dans ces formations ^^ et ç^. Le nombre des exemples est restreint. Ils n’ont de valeur que si l’échange entre la racine pleine et la racine faible subsiste2.


1. Pour le grec, la soudure de l’augment avec un .,* ou un o initial, soudure qui s’est accomplie à une époque préhistorique, est un parallèle très remarquable aux contractions radicales que nous supposons. Dans Syov, iliqpeXov, ïà vient de a, -|- ^ et l’ô de a, -|- p absolument comme dans otû- et buj-. On sait que M. Gurtius (Verb. 1’ i30 seq.) se sert, pour expliquer la soudure en question, de l’hypothèse de l’unité originaire de l’a. Nous ne pouvons donc ni partager ni combattre sa théorie.

2. Pour plus de clarté, quand il est constaté que l’ri d’une racine n’est pas Vr\ panhellène, nous écrivons toutes les formes par a.

3. Cette conception ne diffère pas essentiellement de celle qui a assez généralement cours depuis Schleicher. Seulement comme kai en regard de ki est pour nous non une gradation, mais la forme normale, nous devons aussi partir