Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/192

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

182 DÉCLINAISON. PRINCIPE DES CAS FORT? ET DES CAS FAIBLES.

La première remarque à faire relativement aux thèmes où Va^ «st suivi d'un ou de deux phonèmes, c'est quils n'appartiennent à la flexion forte qu'au singulier. Le pluriel et le duel devront donc être traités sous la lettre b.

On sait que l'ancienneté de l'accentuation sanskrite est prou- vée ici par son accord avec celle des monosyllabes grecs.

Les cas faibles, c'est-à-dire accentués sur la désinence et dé- pourvus d'à dans la syllabe prédésinentielle, sont: l'instrumental, le datif, le génitif. Les désinences sont -a, -Ai (p. 87), ^5.

Les cas forts ou pourvus d'à sont: le nominatif, l'accusatif, le locatif, le vocatif. Les désinences sont -s, -m, -i et zéro.

On le voit, le principe posé plus haut se vérifie. Ce qui fait qu'il y a des cas forts, c'est uniquement l'incapacité de certaines désinences à recevoir le ton^ Au vocatif d'ailleurs l'accent fuit vers le commencement du mot.

Nous venons de ranger le locatif parmi les cas forts. Effecti- vement on sait qu'en sanskrit la forme forte y est permise, sinon obligatoire comme dans intâri, dâfâri^. Deux exemples particu- lièrement intéressants sont dydvi (cf. divé etc.) et ksàmi en regard de l'instr. ksamà. Sur l'aversion qu'a le ton pour Vi final v. p. 77 seq.

Les phénomènes spéciaux du nominatif, qui parfois se formait sans s, demandent à n'être pas séparés de la question de Va2. II nous faut donc renvoyer le lecteur à la page 199.

Dans l'application de la théorie qui vient d'être formulée, nous nous bornerons, le sujet étant immense, à relever les points saillants de la déclinaison de chaque espèce de thèmes. Nous adoptons complètement les principaux résultats de l'étude de M. Brugmann sur les thèmes à liquide (Stud. IX 363 seq.). Ce

��côté de âsya) sera née secondairement, quand le besoin de distinguer certaines nuances se sera fait sentir (voy. le dictionnaire de Grassmann, col. 207). Celle qu'accuse le got. pize, pizos, paraît être simplement proclitique: le sanskrit a tâsya, tésâin, tâsyâs.

1 . Nous devons nous content«r de citer la théorie différente et très complète que M. Bergaigne a présentée sur ce sujet Mém. Soc. Ling. II 371 seq. Comme cette théorie est liée intimement à la question de l'origine des désinences et de la flexion en général, la discussion qu'elle demanderait ne manquerait pas de nous entraîner fort loin.

2. Les thèmes qui ne finissent pas par une sonante font exception; le locatif y a été mêlé aux cas faibles: tudati, vidnèi etc. — De quelque manière qu'on doive expliquer les locatifs védiques sans / comme niût-dhon, ils ne peu- vent infirmer en rien la théorie.

�� �