Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/195

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

EXPULSION DE L'a DANS LES THÈMES EN -a-Ut- ET EN -ai, -dU. 185

Le suffixe participial -nt, lui-même dépourvu d'à, peut em- prunter celui du thème quand ce dernier finit par a. Tout se passe alors comme si le suffixe était -ant. L'accent qui restait im- mobile tant que Va^ {a^ qui le supportait finissait le thème passe aux désinences aussitôt que cet «j est revêtu du groupe -nt (lois I et II, p. 176). La flexion est donc en sanskrit tudân, tudaté (= tudnté) etc. V. Brugmann, Stud. IX 329 seq.

Le grec Xa^iûv Xapôvxoç a généralisé la forme forte. En latin au contraire -ent continue la forme faible à nasale sonante, que M. Sievers a reconnue en germanique dans hulundi, pusundi et autres féminins.

Une petite minorité seulement parmi les thèmes qui finissent par î et u appartient à la flexion forte. L'exemple le plus impor- tant est di-âiU-^ «ciel».

nom. di-à^u-s Cf. (mûtdir) {uks-idn)

voc. di-a^u mCi-ta^r uks-a^n

ace. di-diU-m mâ-td^r-m uks-âin-m

loc. di-d^w-i mâ-id^r-i uks-àyti-i

dat. di-w-AÎ mâ-tr-AÏ uks-n-AÏ.

Nominatif: plutôt que de voir dans le skr. dyaus rallongement du nomi- natif il faut je crois, à cause du gr. Zeûç, assimiler \au de cette forme à celui de yaûmi etc. (p. 120). — Vocatif: gr. ZeO. — Accusatif: dià^um est la forme la plus ancienne, mais la coïncidence du gr. Zfjv avec skr. dyâm paraît établii- que dès une époque très reculée la diphtongue avait cessé d'exister. Cf. p. 40. L'a de la forme Aâv que rapporte un grammairien est assurément singulier, mais la forme éolo-dorique ordinaire montre r\, v. Schrader, Stud. X 319. — Locatif: véd. dyavi.

Nous allons étudier quelques autres mots du type di-au. Pour ne point les disperser à plusieurs endroits nous citerons les paro- xytons comme les oxytons; nous aurons aussi à faire la distinction de aj et a^ aux formes fortes.

Parmi les thèmes en -i, nous reconnaissons pour avoir appar- tenu à la déclinaison de di-au: ^u-âii «oiseau» qui dans le Véda fait vés au nominatif. Le reste de la flexion est dégénéré et même au nominatif, vis commence à prendre pied.

En latin on a encore les mots comme mfés, ace. vatëm.

C'est un échantillon analogue qui se cache dans le skr. kâvi, car en zend ce mot fait à l'ace, kavaèm. Seulement nous trouvons

1. M. L. Havet {Mém. Soc. Ling. II 177) a montré que ce thème vient d'une racine di (dat) et point de diw (dyau).

�� �