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AUTRES EXEMPLES DE FLEXION FAIBLE. NOMIN.-ACCUS. NEUTRE. 197

La dégradation des thèmes paroxytons au pluriel et au duel (bhârantas, bhdradbhis etc., bhdradbhyâm) doit être ancienne, puisqu'ici il n'est plus question d'accent. Les thèmes en ^yas ont l'anomalie de maintenir leur a, peut-être sous l'influence du singulier, dont nous avons parlé p. 191.

— Le nom de nombre quatre. —

Le got. fidvor montre que l'a du skr. éatvâras n'est point ag, mais un véritable à long (== a 4- a). On devra diviser ou: Tc^a^tw^-â^r-a^Sy ou: k^a^heâ^Ar-a^s. La première hypothèse est la plus naturelle, car où trouve-t-on des thèmes en -aAr'^ Dans l'un et l'autre cas les formes faibles comme l'instrumental devaient faire ^-k^a^tw^r-^ d'où le gr. *TeT/'âp-. Le si. cefyr-ije, le got. fidur-dogs supposent une autre forme faible ^k^a^tic^r-, k^a^tùr- qui s'accorde parfaitement avec la donnée du got. fidvor. En sanskrit on attendrait *éatur- et non éatur-. Il est remarquable cependant que l'accusatif fasse éatûras, non « éatvfn » .

— Nominatif-accusatif sing. du neutre. —

Tous les thèmes finissant par a^ -j- sortante prennent au nom.- acc. sing. du neutre leur forme réduite, quelle que soit d'ailleurs leur flexion. Pour les thèmes à nasale^ v. p. 26 seq. Les thèmes à liquide ont en sanskrit/-: dâlP; cf. gr. véKtap (thème *v6KTep-). Puis on a çMdi, mrdû, et des thèmes de flexion forte comme dyu, su-dyu.

Il est impossible que ce phénomène dépende de l'accentuation: elle varie en eiîet, et d'ailleurs les expulsions d'à ne sont jamais amenées par le ton que quand il vient après la syllabe attaquée.

L'affaiblissement tient donc ou à une cause purement dynamique ou à une influence pareille à celle qui crée la flexion faible, le conflit avec des phonèmes résistants. Nous préférons cette dernière explication.

Le thème nu étant supposé la forme première du nom.-acc. neutre, il se confondait primitivement avec le vocatif du masculin. Ainsi mrdaiU remplissait deux fonctions. Mais, tandis que le vo- catif, en sa qualité d'interjection, était placé en dehors de la phrase.

��1. Les formes grecques comme xépev, cuba» no v etc. sont hystérogènes.

2. 11 y a un neutre sthâtûr (l'opposé de yagat) dont je ne m'explique pas la syllabe finale.

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