Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/216

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

206 TraiVip : cÙTTciTUip, Trfma : ànrmiuv.

3. -maiD. Gr. Troiinév-, nu&iaév-; Xi)Liév- etc. Le letto-slave {kamen-, ahnen-) a perdu -ma^n et ne connaît plus que -ma^^^i. C'est l'inverse qui a eu lieu soit pour le germanique soit pour le sanskrit^

4. -taiF. Noms de parenté* et noms d'agent (v. p. 198 seq.).

5. -waiF. C'est le suffixe qu'il faut admettre dans devâr, ace. devâram. En effet le gr. baép- montre a dans la racine; or celle-ci ne peut être dàiw (v.p. 170). Sur ce mot cf. Brugmann, Stud.lXZ9l.

6. -aiS. Nous avons vu p. 189 skr. bhiy-âs{-am). Les thèmes en -agS formant le second terme d'un composé renoncent à ïa^: skr. su-mânàs-am, gr. e\j-)aevr|ç, dv-ai5r|ç, lat. degener. Les adjectifs comme gr. ipeu5r|ç, skr. tavàs se comportent de même.

Le sanskrit ne possède rien d'équivalent à la règle grecque qui veut que Traiép-, àvép-, Taaxép- etc., donnent en composition eù- TTâTOp-, dv-r|vop-, KOiXo-TacTTOp-, phénomène qui est l'inverse de celui que nous venons de voir pour les thèmes en -as. La règle des neutres en -)iia, analogue en apparence, a peut-être une signification assez différente. 11 est évident tout d'abord que TrfJiLia n'a pu pro- duire à-Trri|Liov- qu'à une époque où ïn du premier mot existait encore, si ce n'est au nominatif -accusatif, du moins aux cas obliques^. Mais l'association de ces deux formes pourrait être même tout à fait pri- mitive. Si l'on admet que les neutres en question sont des thèmes en -wagW et non en -ma^n — question qui ne peut guère être tranchée — , -Trrmov- nous représente le propre masculin de Trnjia. Le sanskrit est favorable à cette hypothèse : dvi-gânmân-am : gânma = à-7rr|)Liov-a : irfiiaa^.

Il n'est pas besoin de faire ressortir la confirmation éclatante de la théorie du phonème ag que M. Brugmann a pu tirer de ces différents suffixes. Parmi les thèmes indiens en -ar ceux qui allon- gent l'a sont 1° des noms d'agent, 2° les mots dvàr et svdsar: dan.s

��1. La quantité de l'a varie en zend, comme dans tant d'autres cas. On ne saurait y attacher grande importance. En sanskrit aryamân fait aryamânam, mais c'est un composé de la rac. man.

2. Sur l'anomalie de ces noms en gotique, où ils présentent a dans le suffixe (fad&r etc.), anomalie que ne partagent point les autres dialectes germa- niques, V. Paul, Beitr. IV 418 seq.

3. Après que l'n se fut évanoui on forma des composés comme â(TTO|Lioç au lieu de *àaTÔ|LXiuv.

4. Le rapport de K^paç et xpuoô-Kepujç n'a évidemment rien de commun avec celui de iTf||na et imrwxiuy, -Kepujç étant une simple contraction de -Kcpaoç. Au contraire celui de ireîpap (-otoç) et à-iretpiuv serait intéressant à étudier.

�� �