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SOMME DES a EXPULSÉS DANS CHAQUE FORME FLÉCHIE. 221

xytons, et que ces derniers nous représentent l'état de choses qui a précédé les phénomènes d'expulsion.

��Pourvu qu'on admette l'immobilité de l'accent dans les thèmes paroxytons (p. 190 seq.), les phénomènes d'accentuation et d'expulsion peuvent sans inconvénient pratique s'étudier séparément dans les deux sphères de la flexion et de la formation des mots. C'est ainsi que nous avons procédé.

Seulement ce que nous avons devant nous, ce sont des mots et non des thèmes. Quand on dit que l'affaiblissement de la racine, dans le thème uks-dn, est dû à l'accentuation du suffixe, il reste à chercher ce que représente cette phrase dans la réalité, et si vrai- ment les faits de ce genre nous introduisent de plain-pied dans l'époque paléontologique antérieure à la flexion, telle que M. Curtius la reconstruit par la pensée dans sa Chronologie des langues indo-euro- péennes. Doit-on penser au contraire que tous les phénomènes se sont accomplis dans le mot fléchi^? Nous ne savons, et nous nous garderons d'aborder ce problème. Nous voudrions seulement, en combinant la loi des expulsions prédésinentielles avec celle des ex- pulsions présuffixales, exprimer le plus simplement possible la somme des afl'aiblissements dus à l'accent, telle qu'elle nous apparaît dans son résultat final: 1^ tous les % placés dans la partie du mot

QUI PRÉCÈDE la SYLLABE ACCENTUÉE TOMBENT, à moius d'impOSSibilité

matérielle (p. 46); 2 aucune autre expulsion Da^ n'est causée

PAR l'accent.

tâ^ig -|- ya^s -|- Ai produit tâiigiaiSài (skr. tégïyase). ya^ug -|- tâii-f-aiS » yuMà^ya^s (skr. yuktâyas). waiid-j-wa^s-l-Âi » widusÂi (skr. vidûse).

Il resterait à obtenir une règle unique d'où découlerait la place de l'accent dans chaque forme. Quand la question se pose entre f^yllabe prédésinentielle et désinence, on est fixé, pourvu qu'on con- naisse le genre de flexion (forte ou faible). On a vu en revanche que le parti que prend l'accent devant la bifurcation entre racine et suffixe peut se constater pour des groupes considérables de thè- mes, mais non se prévoir. Nous nous contentons donc de dresser

��1. Les cas dont nous avons parlé où l'on entrevoit une rencontre des phénomènes de flexion avec ceux de la formation (dar-u, dr-aw-Ai, p. 207 seq.) seraient un argument à l'appui de cette seconde hypothèse.

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