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â4â. FORME SCINDÉE DES SONANTES LONGUES î Û T fl ffl.

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De go-sd {*go-sii-): go-sàn-as {*go-snn-as). E. V. IV 32, 22. D'ordinaire le type go-sd a cédé à l'attraction de la déclinaison de soma-pd.

Dans la série de l'wi, pra-çam-, grâce sans doute à une uni- fication postérieure, conserve Va long devant les voyelles.

Les racines en «iA présentent des exemples remarquables : prà (comparatif prd-yas, zd. frâ-yanh) donne piir-û, soit '■prr-û (fém. pûrvi soit *pf-vî); çra donne â-çir-as. Dans la série nasale, il est fort possible que niânati et âhdmati viennent vraiment de mnâ et dhma, comme l'enseigne la grammaire hindoue. Ces formes se ra- mèneraient alors à *mmidti, *dhi^imdti.

En terminant mentionnons deux faits que nous sommes obligé de tenir pour des perturbations de l'ordre primitif:

1. Certaines formes nominales à racine faible offrent la sonante brève. 1° Devant les voyelles: tuvi-grâ (à côté de sam-girâ qui est normal) de garï; pàpri (à côté de pâpuri) de parï; sàsni, sist,m de sani. 2" Devant les consonnes: mrkrti de kari «louer»; sâtvan, satvanâ de sani, etc.

2. l!à résultant de la nasale sonante longue donne lieu à des méprises: ainsi sa, forme faible de sani, est traité comme racine, et on en tire p. ex. çata-séya. D'un autre côté les racines anudâttâs han et man présentent ghâta et matàvak La création de ces formes ne paraît explicable qu'en ad- mettant une idée confuse de la langue de la légitimité de l'échange -an- : -&- puisée dans les couples sânitum : sâtâ, et appliquée parfois à faux.

��Un petit nombre d'exemples offrent û et f à Vintérieur d'une racine finissant par une consonne. Il est rare malheureusement que la forme forte nous ait été conservée: ainsi mûrdlidn, sphur- gati, kûrdati, et beaucoup d'autres en sont privés. Nous avons cru retrouver celle de çirsdn dans le gr. Kpaa (p. 210). L'exemple capital est: dlrghd «long» comparé à drRghïyas, dr&ghmdn, zd. dr&ganh.

dTrghâ (= dfghâ, *drAghâ) : drâghTyas = prlliû : prâthTyas

= çTr-tâ : çrd-ti = par-tâ : parï- târ, etc.

Plusieurs racines paraissent être à la fois udâttâs et anudâttâs. Dans la série de I'm, on trouve, h côté du participe yu-td, les mots ya-t{ et yu-thd dont Va long s'accorde bien avec le fut. yavi-tâ, l'aor. a-yâvi-sam, et le prés, yundti (gramm.). On peut suivre dis- tinctement les deux racines var et varf, signifiant toutes deux élire: la première donne vdrati, vavrus, vriyât (préc), dvrta, vrtd; la

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