Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/259

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DIFFÉRENTES MANIFESTATIONS DES RACINES GRECQUES EN -r^. 249

plus haut p. 25i4 seq. — Exemples: |idpva|aai, corcyr. pdpva|iai' = skr. mrnâti de la rac. mari; xe-Tpaivuu de xepa.

Les trois formes précitées se mélangent continuellement par extension analogique. La troisième est de ce fait presque complètement supprimée. Exemples: Parallèlement à |udpvafiai, Hésychius rapporte laôpva^ai dont l'o est sans doute emprunté à une forme perdue, du même genre que ëtopov. Paral- lèlement à irépvriiui — qui est lui-même pour *Trapvri|ui, grâce à l'influence de irepdaui — , le même lexicographe offre iropvdiuev (cf. irôpvri). L'aoriste ëôopov fait soupçonner dans Oôpvu|iai le remplaçant d'un présent en -vrijui, -vaiiiar, en tous cas l'o, dans ce présent à nasale, est hystérogène, et en effet Hésychius donne ddpvuxm et dapveûuj (ôdpvuToi : ëôopov = stpiâti : stirâti). L'omicron est illégitime aussi dans ôpvujui, aTÔpvu|Lii, poû\o|aai = *po\vo|Liai etc. — Le degré qui contient op, pu), empiète d'autre part sur le degré non affaibli: de là p. ex. axpuJiLivri, Ppû>|Lia, êppujv^. — On peut croire en revanche que ëpaXov de la rac. peXe ne doit son a qu'au prés. pdXXuj = *paXvu). Régulièrement il faudrait *ë3oXov.

L'o résultant des groupes phoniques dont nous parlons a une certaine propension à se colorer en u (cf. p. 93). Ainsi TTÙXr) est égal à -pura dans le skr. yopura (Benfey), jLiû\r| a une parenté avec marna «écrasé»^, çupiu et TTopqpùpuj rendent bhuràti et gar- bhurïti^, ILiùpKOç est l'ind. nmrkhd. Il serait facile de multiplier les exemples en se servant de la liste que donne M. J. Schmidt, Voc. II 333 seq. — Le groupe up (u\) paraît même sortir quel- quefois du r bref.

Voici les exemples peu nombreux où le grec a développé a devant la liquide:

^apùç gurû. {'?)fa\ér\ giri «souris».

��Tiapa pur cl.

��Trapoç puras. ijidXuY-ÊÇ sphulinga. (?)(pdpuTH bhiirig (Bugge).

��(*?)KCxXld kuldya (plus probablement, composé de Jcûla).

Ajoutons: l-^aK-ov de la rac. peXe (éKain-PeXé-Tiiç, péXe-|Livov), TÔp-ov de la même souche que Pop-à, cpap-ôuj" (zd. barenenti, 9* classe).

��1. Le p de cette forme me paraît une preuve directe, entre beaucoup d'autres, de iV-voyelle grec.

2. La flexion pure d'un aoriste de cette espèce serait: *ë-p€pa-v, plur, ë-Ppuj-|a€v.

3. La même souche a produit [lâpva^ai (jui répond directement à mrnâti.

4. La racine de ces formes sanskrites est, autant qu'on peut le présumer,

  • bhari ou *bhrù. Elle paraît être la même qui se cache dans le i)résent bhrnâti

«rôtir» (gramm).

h. Le rapport de çtras avec Kdpri est obscurci par Tr) final de la dernière forme.

�� �