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250 TRAITEMENT DU GROUPE ?T EN LATIN.

A propos des cas énumérés ci-dessus, il faut remarquer qu'entre autres formes plus ou moins certaines que prend en grec le phonème f, outre op, oX, il semble représenté parfois par aXa, apa. Exemples: ToXa- (forme forte dans TeXa-); TiaXotiLiri = germ. folma, lat. pa.lma (forme forte dans ireXeiuîCu» V) ; KdXaôoç, qui serait à KXiûdu) ce que dîrghâ est à drdghîyas; OfpapaféiX) = skr.sjihioyôi/ati; ^dpa9pov à côté de pop-, ppuj-.

Le LATIN présente tantôt ar, aï, tantôt or, ol: 1. ar, al (ra, la, lorsqu'une sonante- voyelle qui suivait s'est changée en consonne):

trans tiras ^(?).

parentes gr. iropôvxeç (Curtius).

caries got. hauri.

��gravis

�gurû

� �haru-spex

�hir.a.

� �mare

�mira

� �2. or,

�ol:

� �onor

�gr. ôp- (p. 248).

�corimn

�skr.

�cira.

�vorare

�skr.

�gir-.

��molo, mola gr. inûXri (p. 249). iorus, storea skr. stir- (cf. p. 104

et 105).

Quand le grec montre a au lieu d'o, le latin semble éviter les groupes ar, al, et donner décidément la préférence à or, ol: gravis = papuç fait exception. Les exemples sont consignés à la p. 101: volare, gr. PaX-^; tolerare'^ gr. raX-; dolare, dolabra, gr. bah; par-, gr. irapd; forare, gr. (papôai.

Il est douteux que le latin puisse réduire le groupe rr ou ]l à un simple r ou Z, quoique plusieurs formes offrent l'appa- rence de ce phénomène. Ce sont en particulier glos, {g)lac, (jrando, prae, comparés à y^Xôcuç, ydiXa, x^^ct^^i, Ttapai. Les parallèles in- diens font malheureusement défaut précisément à ces exemples. Mais pour glos, le paléosl. zlûva appuie le latin et donne à l'a du grec T«Xôujç une date peu ancienne; TaXaKT- est accompagné de YXaKT0-q)âT0i, tXcxyoç etc. Quant à x«^«2;a — grando, c'est un mot en tous cas difficile, mais où le grec -aXa-, vu le skr. hrâdimi, doit évidemment compter pour un tout indivisible*, et adéquat

��1. L'identité en est douteuse: trans et tiras se concilieraient tous deux avec un primitif trms, si le mot sanskrit n'avait le ton sur la dernière. En conséquence -as n'y peut facilement représenter -ns. Peut-être trans est-il le neutre d'un adjectif ({ui répondrait au gr. Tpâvriç (lequel n'a qu'un rapport indirect avec tiras, comme irpâvriç avec puràs).

2. Il est vrai de dire que l'a de paXeîv semble plutôt emprunté au présent PdXXu), v. ci-dessus.

3. Cependant le son a apparaît dans làtus.

4-. On le peut ramener peut-être à *-Xa-: ou bien, si c'est une forme faible

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