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Oo4 ADCF.NTUATION LlTrASIENNE.

c. Une distance inconnue auparavant est maintenant permise dans la langue pour certains mouvements de l'accent (commence- ment du principe du «saut de Taccent», devenu la caractéristique générale du système lit.)-

d. Tout accent sur finale a pris uniformément la significa- tion qu'il n'avait pas, d'une opposition nécessaire avec l'accent columnal: mais il faut ajouter: toute position de l'accent dans le mot correspond maintenant d'une manière tellement claire ou à l'accent columnal ou à l'accent marginal que ceux-ci vont (pour la première fois) mériter les noms d'accent radical et flexionnel, cf. plus bas sur ce point.

Ce qui, en attendant, caractérise notre ])oint de vue, c'est (ju'il y a, dans ce qui compose aujourd'hui les accents marginaux d'un consonantique, un morceau de la col. rad. d'un ancien oxyton.

6. Peut-on de même chez les vucaliques déduire G de r/y — Non-seulement non, mais la conséquence immédiate du principe appliqué aux consonantiques est que chez les oxytons vocaliquea aucun accent ne devait changer, puisque tous les accents de g (co- lumnaux et marginaux) sont indistinctement finals, à la différence de ceux de f- Que par conséquent, soit le parad. g, soit la classe des oxytons voc. devrait, à l'heure qu'il est, subsister comme au premier jour. C'est en effet ce que nous soutenons, et à l'appui de quoi nous avons tous les oxytons voc. pronominaux. Dans katrà-, anà-, kurih- et (dialectalement) kokiù- fokià- persiste sans aucun changement, avec le paradigme g, le type des oxytons voca liques. Bien loin que ces oxytons — aujourd'hui formant une anomalie étrange au milieu du système lit. — réclament une expli- cation, ce qu'il faut expliquer, c'est comment le reste des oxytons voc. (nominaux) a pu cesser de leur être conformes; fajt sans lequel ni le paradigme (J Jie serait aujourd'hui le paradigme général du lit. (mais au contraire un petit paradigme local), ni la barytonie des thèmes une autre loi constante de cette langue,

Nous admettons ici — non comme explication comnuKie, mais comme une chose appuyée sur de sérieux arguments — que systématiquement le lit. a, dans ses oxytons voc. (nominaux), re- tiré l'accent de la finale dans les formes où le paradigme G (alor.s spécial aux con.sonantiques) lui en fournissait l'exemple, par ex. nom. pi. sunûs au lieu de *sûnûs d'après dàkteres qui était, lui, ])our ■■'fhhtères, ot n'avait jamais coimu d'accent final. Le« deux

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