Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/545

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ACCENTIATIOX r.ITUAXIBXNE. n3n

tendances indiijuées plus haut sous d ont un rôle dans les motifs de ce changement, et cest encore le même phénomène qui se pour- suit quand on remplace aujourd'hui — chez les oxytons pronomi- naux — kokï ou kokiùs par kôkj, kôkiuft.) — A ce moment était accomplie a) l'unification du paradigme en G (après être parti de Y et de g); b) la suppression du type de thèmes oxytons.

Nota. Quoique les formes qui ont retiré l'accent soient, par conséquent, tout à fait les mêmes dans sûvù- et dans duktir-, il y a dans sïinu- et âitkter- un nombre inégal d'accents marginaux repl-éscntant la continuation de l'ancienne col. rad. de l'oxyton (dans lun, seulement di(kfc, nom. et voc; dans l'autre smiùs, sfi- naù, sûnans, sûnû); ce qui tient à l'asymétrie initiale de g et de y» mais n'empêche pas G de se trouver aujourd'hui partout identique.

7. Une dernière observation est nécessaire. On trouvera peut- être, en examinant tout, qu'un seul fait précis existait dès le début pour prétendre que le paradigme général lit., avec ce qui s'y rat- tache, doit être sorti d'un paradigme spécial; et que ce fait est simple- ment l'accentuation du nom. sing. et du voc. sing. dans le para- digme général lit. — Sans doute, mais l'argument est péremptoire.

Car si le paradigme général lit. n est que la continuation d'un général schéma indo-eur. — point de vue sous lequel s'abri- tent toute espèce d'autres affirmations, par ex. que le «saut de l'accent» [= mobilité de l'accent chez les barytons] devait être un principe courant de l'indo-eur. — nous demandons pourquoi le nom. sing. et le voc. sing., et justement ces formes qui sont dans tous les paradigmes indo-eur. columnales, sont devenues dans le paradigme général lit. marginales.^

Et demande-t-on au contraire, en admettant l'origine spéciale du paradigme lit., tjuelle sera la centrale différence du paradigme lit. avec tous les paradigmes indo-eur., on jjourra d'avance dire exactement que c'est le passage non évitable du nom. sing. et du voc. sing. dans l'accent marginal. Seulement, cela imi)lique, comme on l'a vu, outre la supposition générale que le paradigme lit. procède des oxytons, la supposition plus spéciale qu'il })rovient des oxytons consonantiques seuls.

1. ('.est précisément <|uand on veut partir des rares scliémas indo-eur. qui rappellent l'accent lit. par le «saut de l'accent» (.skr. j)(inlh<2s, pathàs, *pa- thibhîs) qu'il devient plus impo.=sible que jamais de comprendre que le nomi- natif Ht. soit marginal. — En ce qui concerne ici le vocatif, nous laissons complètement de côté le voc. emphatique (ùbeXqpc, mOteriszk, etc.).

�� �