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INSCRIPTIONS l'HRVCilKNMï.S. •)1')

de THalys. on dehors de? limites qu'a jamais connues l'empire phry go-lydien.^

Ce n'est donc guère à une «colonie phrygienne», qui aurait apporté comme par éclaboussure jusqu'en Ptérie la langue des en- virons de Pessinunte, que l'on peut songer devant nos inscriptions. Une autre hypothèse plus hardie serait de supposer que la commu- nauté des institutions du culte entre la Cappadoce et la Phrygie aurait conduit à l’établissement d'une langue sacrée partout où régnaient les rites de Cybèle, et que c'est à ce titre que la langue phrygienne serait connue en Cappadoce, en dépit de toute frontière politi(jue ou nationale; mais nous irions dans ce cas à l'encontro des vraisemblances historiques comme des conclusions de tous les critiques, qui ont constamment cru que le courant religieux s'était produit en Asie Mineure de l'est à l'ouest, de Cappadoce en Phrygie et noTi de Phrygie en Cappadoce.

Le plus simple de beaucoup est donc d'en revenir à la première idée qui s'offre: que nous sommes devant l'idiome authentique des l)opulations ptériennes, et (jue, par conséquent, il se parlait en deçA et au delà de l'Halys des dialectes absolument voisins.^ Ceci ne laisse pas de troubler le dogme ou la légende des Eriges immigrés de Thrace et de l'isolement linguistique du phrygien en Asie Mineure. Nous entre-voyons plutôt que, du haut des montagnes d'Arménie jusqu'aux rives de l'Archipel, s'étendait une seule masse continue de peuples ariens arrivés également de l'Est (et qui, en revanche, à ce que nous croyons,, n'ont jamais occupé aucune partie du sud de la péninsule).

A la différence des inscriptions «Midiennes» (inscriptions de Doghanlu), nos inscriptions ne connaissent pas la ponctuation entre les mots. Nous sommes par là privés de la seule base qui mettait encore une lueur de clarté dans les premières, car il ne faudrait pns se dissimuler que toute forme Midienne <iui a pu être expliquée, ne l'a été qu'en vertu de la ponctuation, non à la suite de quelque déchiffrement lumineux du sens général de la phrase. Quand ni

]. Lf.-i iii|)purLs (le Ici l'ieric avec cet, eiiiiiire n Oui. consiste, u ce t[u'oM connaît, qu'à être raviigée en .548 par (Ircsu?, peu avant la prise do Sardes par les Perses.

'2. Aucune opinion sur les Héthéens ou sur le peuple qui a gravé les bas- reliols d'Euyuk n'est émise par là. Il ne résulte pas, par exemple, de la pré- sence d'inscriplions oscjues en Campaiiie qu'aucun peujile tel que les Ktrusrpies n'ait jamais eu pied en Campanie.

de Saussure, Oeuvres. 35

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