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')SC) SUR LKS COMPOSÉS LATINS PII TYPE ngricohi.

Les changements de cette espèce sont counmts dans l’histoire sémantique des langues, et je ne méconnais par les arguments favorables que p’^iivent livrer spécialement les masculins latins en n, du fait qu’ils servent souvent à désigner un individu par son métier ou son état. Mais un fait matériel semble saper par la base toute la supposition. Le giec offre largement des composés féminins d’action comme èK-XoTn, èK-(puYri: à peine le type oÎKO-bo)Lir|, où la préposition est remplacée par nn nom. Le latin, quant à lui, ne connaît ni un seul exemple du type èK-XoYn ni un seul du type oiKO-bojuri; il n’arrive pas à cette langue, — et dans les cas même où elle possède le simple connue Juija — , d’exprimer par tmiis-fuga une idée comme celle de «transfuitc», toujours rendue au moyen d’une formation latérale comme irans/t<(jiiim, etc. On peut se demander, dans ces conditions, comment ai/ricola aurait d’abord signifié Vagncultnre. l^a supposition forcerait d’imaginer à la fois que af/ri- cola détourné de son sens se transmettait sans difficulté, mais que la même formation si vivace était frappée de mort dans tous les représentants qui auraient gardé quelque chose de son sens direct. Hasard assurément invraisemblable.

Essayons par une autre voie de fixer l’origine de ces composés.

r

La catégorie de composés qui est reflétée en latin dans les mots comme au-spec-s, pyae-seâ)-s, prae-coc-s, devait donner lieu, dans l’indo-européen primitif, à une naturelle variante toutes les fois que le second membre, uu lieu de reposer sur une racine conmie spek-, était par hasard emprunté au type si répandu des racines disyllabiques terminées par un <"r. ainsi ijrebhô- (saisir), peU’i- (voler), etc.^ Il n’est peut-être pas absolument juste de parler de variante, puisijue deux formations comme

^ekivo-spek-s ’■'ekwo-yrebho-s

se signalent avant tout ])ar leur identité. TiC terme s’applique cei)endant si l’on considère la Hexion. Celle-ci ne pouvait éviter de prendre un aspect particulier quand, au lieu de la base habituelle (consonantique), elle avait à courir sur une voyelle o.

��1. Il n’y a ^niére que dos avanta^’es à marquer la voyelle, «le tiinhre in- conini, qui se trouvait dans la preuiière syllabe du mot pour père au moyen de la lettre pleine ô, plutôt que par le sig^ue furlif d’un ,* renversé, (vest cette notation par ô que nous adoptons an moins pour le piv«ont article.

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