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tandis que la terre tourne


Une mouche qui vole, un merle qui sifflotte
Étonneront longtemps tes jeux contemplatifs
Et moi je chercherai dans mon âme plus haute
Ce qui rend ton jeune âge et tes regards pensifs.





Un soir, le vent soufflait sur la montagne triste,
Le soleil s’éloignait hâtant sa barque d’or
Et du ciel descendait une ombre d’améthyste
Où des clartés de feu se diluaient encor.

Un troupeau clochetait autour d’une herbe avare ;
Le berger promenait sa bure et son ennui,
Oubliant un instant la bête qui s’égare
Et se courbant deux fois sous l’âge et sous la nuit.