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tandis que la terre tourne


ON TE MIT À CÔTÉ DE MOI…


On te mit à côté de moi dans le grand lit,
La veilleuse jetait son rayon affaibli,
La garde s’endormait devant le feu de chêne.
Entre mon être et toi tremblait encor la chaîne
De notre intimité farouche des longs mois ;
Je te sentais encor bouger du pied en moi
Et je craignais de voir cette petite chose
Dont le souffle était bas comme un soupir de rose.
Mais l’instinct fut plus fort que le rêve. Je vis
Ta forme de momie-enfant au creux du lit.