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tandis que la terre tourne

Qui brouettent, Gallus bouffis, leurs panses naines
Et tombent sans émoi dans les bras du sommeil.
Il faudra, mol fantôme au demi-jour d’un rêve,
Se glisser comme aux flancs des monts une vapeur,
Avec l’illusion qu’on flotte, qu’on s’élève,
Qu’on reçoit un baiser, qu’on respire une fleur.
Il faudra ne sentir que cette somnolence
Du végétal placide à sa bourbe attaché
Et n’avoir dans les yeux pas d’autre clairvoyance
Que n’a la rose aveugle où l’insecte est couché.