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tandis que la terre tourne


Le jour comme une force ingénue et contente
Fera son chemin d’or sur les champs ondulés,
La couleuvre luira dans sa fuite glissante,
Les ailes mêleront leurs plaisirs envolés.



*



J’irai, quand le soir tombe au-dessus des fontaines
Et verse les rayons de l’espace aux poissons,
M’asseoir pleine de nuit sous les ombres hautaines,
Attentive au parler silencieux des sons ;

Une étoile, quittant son siège de lumière,
Traversera le ciel d’un vol rapide et droit ;
J’entendrai le crapaud clapper dans la rivière
Et le croissant pincé fera son rire étroit.