Page:Savard - Principes de la musique et méthode de transposition, 4e édition.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
258. Il fallait un instrument propre à mesurer le temps musical, et qui permît de transmettre partout et toujours, avec une précision mathématique et d’une manière sensible, toutes les nuances imaginables du mouvement. Métronome.
xxPlusieurs essais plus ou moins heureux furent tentés pour la construction d’une semblable machine ; enfin on en adopta une qui parut remplir toutes les conditions désirables. C’est le métronome.
xxInventé par le mécanicien Winckel (d’Amsterdam), il fut perfectionné, en 1815, par Maëlzel, qui lui donna son nom.
xxVoici en quoi consiste cet instrument.
xxDans une boîte se trouve fixé un balancier, dont la tige se prolonge par en haut.
xxSur cette partie de la tige, la seule apparente, glisse à volonté un contre-poids mobile, ralentissant ou accélérant les oscillations du balancier, selon qu’il est placé plus ou moins haut.
xxUne échelle numérotée, placée derrière le balancier, marque le nombre d’oscillations qu’il accomplit dans un temps donné.
xxLa durée de ces oscillations est d’ailleurs rendue sensible à l’ouïe parle bruit, l’espèce de tic-tac que produit la machine à chaque oscillation du pendule.
xxL’inventeur a pris pour unité de temps la minute ; et le numéro de l’échelle à la hauteur duquel on place le contre-poids indique le nombre de coups que frappe le métronome pendant une minute. Ainsi, le contre-poids étant mis sur le n° 50, le métronome battra cinquante coups par minute ; s’il est placé devant le n° 80, l’instrument fera entendre quatre-vingts coups dans le même temps.
xxPour marquer le mouvement d’un morceau, le compositeur inscrit en tête un signe de valeur accompagné du numéro du métronome indiquant la durée absolue de cette valeur. Par exemple, cette indication : = 60 (blanche égale 60), signifie que la blanche doit durer la soixantième partie d’une minute, mouvement donné par les battements du métronome, quand le contre-poids est au n° 60. Cette autre indication : = 108 (noire égale 108), veut dire qu’ici la noire durera la cent huitième partie d’une minute, mouvement fourni par les battements de la machine, alors que le contre-poids est mis au n° 108.
259. Souvent il y a, dans un morceau, certains passages dont l’expression exige que le mouvement soit pressé ou ralenti. Modifications accidentelles dans le mouvement.
xxCes modifications passagères dans le mouvement général sont indiquées par des mots tels que :


    donner au morceau. Les titres de menuet, allemande, gigue, sarabande, chaconne, courante, etc., étaient ainsi donnés à des morceaux qui, sans avoir le caractère de ces danses, en avaient le mouvement. Mais cette manière de faire connaître le mouvement n’en pouvait embrasser toutes les variétés, et d’ailleurs elle dut être abandonnée avec l’usage de ces danses.