Page:Savignon - Filles de la pluie.djvu/157

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— Vous n’avez pas peur sur la mer ? qu’ils demandaient.

— Non, je n’ai pas peur, jamais.

— Oh ! alors, vous êtes bonne avec nous. Et ils se mirent à rigoler et à dire des blagues parce que j’étais une femme. »

On assit Rose à l’arrière, près de l’homme qui tenait la barre. De là, elle dirigea aisément la marche du bateau. Ils partirent donc du Runiou, longèrent la Pouldru, la Rusquel, Porz Aaz, Poulivarn et se dirigèrent sur Porz Allemgen. S’écartant de la côte, ils mirent un instant le nez dans le Fromveur et, prenant le chenal entre Men Gren et Roc’h Melen, laissèrent Roc’h Niel sur leur gauche, doublant ainsi la pointe de Pen ar Roc’h.

« La moitié des hommes, continua Rose, n’étaient pas habillés, tant ils s’étaient dépêchés pour quitter le vapeur. Ils me dirent que le Vesper était plein de barriques de vin qui seraient perdues. Ils se croyaient à une dizaine de milles, au large, quand le vapeur s’est enfoncé ; ça les étonnait beaucoup que nous n’ayons pas entendu dans l’île le sifflet de la machine. Nous dormions...

« Ils avaient mis deux embarcations à l’eau et se demandaient ce qu’était devenue l’autre