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IX



Si l’on veut apprécier dans son entier l’horreur vraie des parages d’Ouessant, la bien nommée Heussa, l’île de l’Épouvante, il faut errer parmi les rocs dans les courants qui baignent l’archipel.

Un jour, profitant d’une grande marée, nous étions parti pour Bannec, avec Tual de Kernas, chercher de la pétisse, un gros ver, excellent pour la pêche aux vieilles, et que l’on ne trouve pratiquement que dans les sables de cet îlot.

Une assez longue absence nous avait rendu ces lieux moins familiers et l’on causait naturellement des événements qui s’étaient succédé.

Pendant ces quelques mois, la mer avait été formidable.