Page:Savignon - Filles de la pluie.djvu/263

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quement, que l’on doit d’avoir revu Claire à Ouessant ?...

» Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’on est en présence d’un événement sans doute très simple — et qui a surpris la simplicité de nos compatriotes au moment où ils auraient pu élucider la vérité. Mais, comme l’a précisé Noan, leur esprit, naturellement tourné vers le merveilleux, a voulu y chercher une explication.

» Prenez chaque fait déformé par la crédulité et l’ignorance. À l’origine de chacun vous trouverez un point de départ raisonnable.

» Ici, comme dans les récits des anciens voyageurs, où vous rencontrez des exploits invraisemblables, des animaux mythiques comme les brebis à toison d’or, les licornes, ou des inventions fantaisistes, comme des palais enchantés, ici, vous avez un équipage de matelots, tout habillés de rouge et des histoires, inadmissibles à notre époque, de contrebande et de piraterie ; des gens couverts de plumes, des nègres blancs et autres fariboles comme ce langage de perroquets qui nous fait sourire à première vue, mais qui n’est, peut-être, que le parler guttural et chantant de certaines tribus du groupe des îles Palmerston.

» Noan l’a dit tout à l’heure : c’est ainsi que