Page:Savignon - Filles de la pluie.djvu/267

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MARIE DE LOQUELTAS


Ce fut à la fin d’une longue, pluvieuse et tourmentée journée d’hiver que je la rencontrai pour la dernière fois. Je revenais de Coast ar Run et j’allais jusqu’au bourg, évitant les larges flaques d’eau de la chaussée, quand une voix cria mon nom. Une femme était assise sur l’herbe mouillée en bordure de la route, immobile et insensible au mauvais temps, appuyant son menton dans ses mains.

— Vous, Marie ?... Qu’est-ce que vous faites là ?

— Je suis bien malade, dit-elle.

Et elle me regardait avec deux yeux fixes, brillants de fièvre, ou se lisaient de la souffrance et de la résignation.

Elle avait toujours été pâle. Maintenant elle