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tragedie.

Un ſi laſche refus !

Cornelie

Un ſi laſche refus ! L’aymez-vous ?

Agrippine

Un ſi laſche refus ! L’aymez-vous ?Je l’adore.

Cornelie

Madame cependant Tibere vit encore.

Agrippine

Attens encore un peu, mon deplorable Eſpoux,
Tu le verras bien-toſt expirant ſous mes coups,
Et ravy par le ſort aux mains de la Nature,
Son ſang à gros boüillons croiſtre chaque bleßure.
Son eſprit par le fer, dans ſon ſiege eſpuisé,
Pour ſentir tout ſon mal en tous lieux divisé,
Entre cent mil éclairs de l’acier qui flamboye,
Gemiſſant de douleur, me voir paſmer de ioye,
Et n’entendre, percé de cent glaives aigus,
Que l’effroyable nom du grand Germanicus,
Qu’il eſt doux au milieu des traicts qu’on nous décoche,
De croire eſtre offensé quand la vengeance approche,
Il ſemble que la ioye au milieu de mes ſens,
Reproduiſe mon cœur par tout où ie la ſens