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CHAP. XIV. — DE L’IMPORTATION, ETC.

La quantité d’argent peut-elle être réduite à ce point par l’effet des opérations commerciales ?

Jamais, parce que le commerce lui-même trouve son profit à apporter de l’argent dans un pays où il a une valeur même très peu supérieure à celle qu’il a dans un autre pays.

Peut-on par des prohibitions faire entrer dans un pays plus d’or et d’argent que n’en réclament les besoins de ce pays ?

C’est impossible, parce que, du moment qu’il y a quelque part plus d’argent que n’en réclament les besoins, sa valeur décline par rapport à celle de toutes les autres marchandises. Si notre pays possède la quantité de métaux précieux que réclament ses besoins, les négociants qui en feraient venir n’obtiendraient pas en échange une aussi grande quantité des objets qui doivent composer leur retour, ils perdraient ; or, aucune loi ne peut forcer un négociant à entreprendre une opération de commerce qui donne de la perte.

Que concluez-vous de ces considérations ?

Que ce ne sont point les lois, mais la seule influence des prix qui fait entrer dans un pays l’or et l’argent, ou qui les en fait sortir.