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tistiques, que les grèves sont assez souvent préjudiciables aux intérêts des ouvriers ; et que même quand elles leur donnent entièrement gain de cause, elles leur causent encore pendant un temps assez long un préjudice notable, sans parler du mal qu’elles font aux industries, et en général à la production et à la consommation générale.

V. Turguan.

Bibliographie

Pr. Bevan, The strikes of the past ten years (Journal of the statistical society. London). March, 1880. — Crouzel, Les coalitions et les grèves. A. Rousseau, 1887. — Yves Guyot, La science économique, Guillaumin. — Statistique générale de France. Berger-Levrault, 1888. — Institut international de statistique, Bulletin, 1890. Rome. — Levasseur, Histoire des classes ouvrières depuis 1789. — Bureau of Labor, 1889, Washington Strikes and Lockout. — Board of Trade, 1889, Strikes and Lockout. — P. Leroy-Beaulieu, Essai sur la répartition des richesses. Guillaumin. — François Bernard, Les grèves et les conditions du travail à Marseille. — Dauby, Les grèves ouvrières, Guillaumin, 1888. — V. Turguan, Les grèves, 1890. Rome. — R. Lavollée, Les classes ouvrières - Guillaumin. — Bonnassieux, Les grèves sous l’ancien régime. Berger-Levrault.


GUILLAUMIN (Gilbert-Urbain), né à Couleuvre (Allier) le 14 août 1801, mort à Paris le 15 décembre 1864. Orphelin à cinq ans, élevé assez rudement par un oncle, il vint en 1819 à Paris, où le goût des livres, la curiosité de son esprit et son intimité avec l’éditeur Brissot-Thivars, neveu du conventionnel, l’amenèrent à entrer dans la librairie. Activement mêlé au mouvement libéral de 1830, il se voua résolument à l’économie politique, vers laquelle le poussèrent ses relations avec Adolphe Blanqui et Joseph Garnier ; il lui consacra dès lors toute sa vie. C’est à lui qu’on doit tant de grandes publications qui ont répandu, sinon vulgarisé cette science alors si dédaignée, et toujours si ingrate au point de vue commercial, mais dont il comprenait l’importance et avait pressenti l’avenir.

Il fonda, en 1841, avec Horace Say et Joseph Garnier, le Journal des Économistes, l’année suivante la « Société d’économie politique ». Il en fut vingt-deux ans le questeur et c’est grâce à ses qualités personnelles, qu’elle devint un centre et un lien entre les économistes français et étrangers.

Entre ses nombreuses, importantes et utiles collections, toutes largement conçues et consciencieusement menées à fin, il faut citer celle des Principaux économistes, la Bibliothèque des sciences morales, l’Annuaire de l’économie politique, aujourd’hui presque cinquantenaire comme le Journal des Économistes. C’est à lui aussi que l’on doit le premier Dictionnaire d’économie politique dont il fut, avec Charles Coquelin, l’éditeur et le rédacteur en chef, comme il le fut, dix ans après, du Dictionnaire du commerce et de la navigation. Il survécut peu à ce dernier et accablant travail, et mourut subitement à soixante-trois ans. Guillaumin est surtout connu aujourd’hui comme un éditeur intelligent et courageux ; son nom est famillier, dans les deux mondes, à tous ceux qui s’occupent d’économie politique. Mais ceux qui l’ont approché à chaque seconde de cette vie où il lança tant d’œuvres considérables, savent que l’éditeur était doublé d’un économiste instruit et cependant toujours jaloux d’apprendre, dont les observations ou les conseils ont largement contribué à la valeur de plus d’un ouvrage. Sa modestie seule l’a empêché de sortir publiquement du rôle obscur qu’il s’était réservé, mais son souvenir est inséparable du mouvement économique de ces cinquante dernières années. « Sa mort, a écrit Cobden, est plus qu’une perte privée ; elle est une grande perte pour les amis de la science économique dans le monde entier. »

Edmond Renaudin.


H


HAMILTON (Robert), né à Édimbourg en 1743, mort en 1829. Il travailla quelque temps dans une maison de banque, où il acquit une connaissance pratique des affaires et des matières financières dont il se prévalut dans plusieurs de ses publications. Mais ses goûts pour l’étude et pour une vie littéraire lui firent quitter cette carrière. Sorti de la banque, il devint d’abord recteur de l’Académie de Perth (en 1769), et plus tard professeur de mathématiques à l’université d’Aberdeen.

Il a laissé divers ouvrages dont il faut citer les deux suivants : Introduction to merchandise, etc. (Introduction au négoce, etc.) 1re édition, Édimbourg, 1777, souvent réimprimée ts depuis. Cet ouvrage, a dit Mac Culloch, est d’un grand mérite, et cependant d’une faible utilité par le défaut d’une édition récente. An inquiry concerning the rise and progress, the redemption and present state, and the manage-