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BOURSE 222 BOURSE

bourgeoise au profit de la nation minorité bourgeoise au profit de la nation entière, au nom même de ce vieil esprit de liberté et de justice dont l’histoire économique de la bourgeoisie nous a paru être le développement progressit, rarement arrêté, toujours victorieux. HENRI BAUDRILLART. BOURSE.

. Définitions, origine.

. Opérations de Bourse ; organisation des Bourses.

. Légitimité et utilité des opérations de Bourse. 4. Denrées et valeurs sur lesquelles on opère en Bourse.

On donne le nom de Bourse aussi bien aux réunions de négociants, de banquiers, de spéculateurs et d’intermédiaires qu’à l’édifice dans lequel elles se tiennent et qu’à l’ensemble des opérations qui s’y traitent. Comme nous n’avons à l’envisager que sous ce dernier aspect, nous laisserons strictement de côté tout ce qui se rapporte à l’architecture et à la police du lieu.

Les Bourses sont nées du développement continu des affaires et du commerce en général, par une série d’évolutions successives. Elles sont le dernier terme actuel d’organisations qui ont existé à l’état embryonnaire à une époque où les échanges étaient limités par l’absence de communications, par la petite quantité de marchandises disponibles, par la rareté des capitaux, par l’absence de crédit.

De tout temps ceux qui avaient à vendre ou à acheter ont cherché à se rencontrer, aussi bien les agriculteurs, par exemple, que les détenteurs de numéraire, que ceux qui avaient à recevoir de l’argent sur des places étrangères ou qui avaient des payements à y opérer.

Ces organisateurs embryonnaires se sont perfectionnés par l’adjonction d’intermédiaires qui ont pris sur eux la peine et le profit de mettre en rapport l’offre et la demande. Pendant longtemps, pendant tout le moyen âge et jusqu’aux XVIIe siècle, les affaires de bourse ont été bornées à la vente et à l’achat de lettres de change ou de papier sur l’étranger, de métaux précieux et de monnaies (Pont au change, Exchange). Mais lorsque les souverains ont eu des besoins d’argent si considérables que les banquiers, orfèvres ou lombards, n’ont pu y satisfaire, qu’ils ont dû recourir au crédit public, que ces emprunts ont été fractionnés en titres de participation, le commerce des fonds publics est né. Plus tard, les actions des grandes SOMMAIRE

. Définitions, origine.

compagnies de commerce sont venues apporter un nouvel élément au placement, à la circulation des capitaux et à la spéculation. Le développement des dettes publiques à la suite des grandes guerres du siècle dernier et de celui-ci, plus tard l’extension prise par les travaux publics, l’introduction des sociétés anonymes, ont étendu la sphère d’activité de la Bourse, dans laquelle est venue se concentrer naturellement la négociation de ces grands intérêts.

La différence qui existe entre les Bourses et les autres marchés, journaliers ou intermittents, locaux ou régionaux, consiste en ce que les affaires qui s’y traitent portent, en ce qui concerne les bourses de commerce, sur des marchandises examinées ou à examiner ou sur de simples échantillons, qu’elles se font, en un mot, sur des types connus des intéressés et, en ce qui concerne les Bourses financières, sur des titres, des espèces, des métaux précieux.

Les Bourses de commerce sont celles où s’opèrent la vente et l’achat de marchandises, disponibles ou à livrer matières premières, céréales, cafés, pétrole, laines, cuivre, etc., dans de certaines conditions déterminées de qualité et de quantité.

Les Bourses financières sont celles où se traitent la vente et l’achat de lettres de change, de fonds publics, de valeurs industrielles, d’actions et obligations de sociétés de crédit, de chemins de fer, etc., l’offre et la demande de capitaux disponibles, dont le règlement, la réception ou la livraison se font en dehors de la bourse.

. Opérations de Bourse ; organisation des Bourses. Les opérations qui se font à la Bourse sont de plusieurs ordres. On distingue habituellement les opérations au comptant titres contre argent ou argent contre titres. Cellesci peuvent porter aussi bien sur un seul titre que sur une grande quantité ou sur une quantité indéterminée. Les achats et les ventes au comptant sont surtout pratiquées par l’épargne. D’autre part, l’usage s’est introduit de vendre ou d’acheter des valeurs qui sont à livrer ou à recevoir à une époque fixe au milieu ou à la fin du mois.

L’écart du prix entre le moment de l’achat ou de la vente et celui du rachat ou de la revente est mis à profit par la spéculation. Celle-ci opère donc de préférence à terme, parce qu’elle n’est pas obligée de débourser des capitaux ou d’avoir des titres ; qu’elle peut opérer à crédit et qu’elle espère pouvoir réaliser son opération avec bénéfice avant le terme. Il est bon de remarquer néanmoins