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à-dire BRIGHT 229 BUCHANAN

à-dire entre les Bourses officielles et les Bourses libres que dans les cas des Bourses de valeurs et de capitaux. Cependant ici la libre association des négociants a eu un champ moins limité, elle a pu s’organiser librement en dehors du patronage de l’Etat. Elle a été amenée à adopter le système anglo-américain des corporations fermées. Par exemple, à Paris, les affaires pour certaines catégories de marchandises se traitent au Cercle du Louvre en même temps qu’à la Bourse du Commerce. A Londres, les différentes branches de commerce ont des associations différentes, le Baltic, le Mark-Lane pour les céréales, Mincing-Lane pour les sucres et les produits coloniaux. A côté des grands centres où les transactions s’opèrent sur l’ensemble des articles, pour ainsi dire, on remarque une série de marchés spéciaux dont la constitution dépend de circonstances locales, de la situation géographique c’est ainsi que l’industrie du fer trouve le marché régulateur du fer brut à Glascow, que le marché le plus important du coton est à Liverpool et ensuite à Brème, celui du café à Hambourg et au Havre, celui du pétrole à Anvers et a Brême. L’utilité des Bourses de commerce, bien que là aussi il puisse se produire des excès de spéculation, se produisent, est incontestable. Elles facilitent la circulation des marchandises, nivellent les prix, facilitent l’approvisionnement et la distribution. Les principaux courtiers et négociants ont pris l’habitude de publier des circulaires qui renseignent non seulement sur les fluctuations du marché, mais renferment de précieuses informations statistiques sur la production, l’écoulement des stocks, etc. La faculté de vendre à terme permet au producteur de s’assurer à l’avance un prix rémunérateur pour sa production. En même temps un fabricant (minotier, tisseur) peut s’approvisionner de matières premières dont il aura besoin plus tard, à un prix déterminé, sans être obligé de débourser immédiatement des capitaux. Le rôle joué aux Bourses de finance par les banquiers et agents de change est rempli aux Bourses de commerce par les commissionnaires et les courtiers en marchandises.

BREVETS D’INVENTION. V. Propriété industrielle.

BHIGHT (John), industriel et député anglais, né à Greenbank près Rochdale, en 1811, mort en avril 1889. Fils d’un père quaker et industriel, il adopta les mêmes principes, suivit la même carrière et fonda avec ses frères une ARTHUR RAFFALOWICH.

des plus importantes filatures du comté. En 1834, devenu veuf, il trouva dans Cobden un consolateur et un ami ; ce fut dès lors une intimité qui dura vingt-neuf ans et pendant laquelle il fut son premier lieutenant dans la fameuse Ligue de Manchester, dont les principes triomphèrent en 1846. Trois ans avant, les électeurs de Durham, un des remparts du protectionnisme, l’avaient envoyé à la Chambre des communes ; en 1847, il y représenta Manchester, en 1865 Birmingham, quand les Manchesteriens belliqueux se fâchèrent à propos de sa protestation contre la guerre de Crimée, au point de le brûler en effigie, En dehors de ce mandat de près de trente années, il n’accepta que peu de temps, dans le cabinet Gladstone, la direction du « Board of trade » et l’entrée au Conseil privé ; ses dernières années furent attristées par son mauvais état de santé et par sa célèbre rupture avec Gladstone ; mais les principes passaient pour lui avant les amitiés les plus chères. En effet, à côté de la liberté commerciale, Bright ne cessa pas un instant de réclamer, soit a la tribune, soit dans de vastes meetings, deux terrains où brillaient ses qualités d’orateur, la réforme électorale, l’arbitrage et la suppression de la guerre ; c’est ainsi qu’il protesta si bruyamment, en 1860, contre les armements de l’Angleterre, alors si inquiète de la France, et peu après contre toute intervention dans les troubles des États-Unis. « Grand cœur, esprit libéral, profond économiste », ainsi que le qualifie M. Léon Say, démocrate, libre-échangiste, ennemi de toutes les idées et dépenses belliqueuses, sincèrement religieux, il disait que les peuples devaient se conduire en honnêtes gens, ce qui le décida même, sur la fin de sa carrière, à se joindre aux unionistes libéraux et le brouilla avec Gladstone sur la question brûlante du home rule. Pompeusement enterré à Rochdale, autant que le permettaient sa vie et ses dernières volontés de quaker, il aura son monument à Wetsminster, comme un des plus vaillants apôtres de la paix et du free trade. Ses principaux discours, prononcés en tant d’occasions et sur des questions si diverses, ont été réunis sous le titre de Speeches on questions of public policy. 2 vol. Manchester, 1868. E. R.

BUCHANAN (David), né àMontrose en 1779, mort à Glascow le 13 août 1848. Porté par ses goûts d’abord vers la polémique, puis vers l’économie politique, il travailla activement au « Political Register » de Cobbett, à la « Weekly Review », à l’ « Edimburg Courant », etc. En 1814, il entreprit une importante édition des œuvres d’Adam Smith, en