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OFFRE ET DEMANDE — 416 - OFFRE ET DEMANDE largement son compte. La suppressiondu droit de présentation, en effet, entraînerait des modifications profondes dans les mœurs des officiers ministériels : les marchandages d’offices, les contre-lettres, l’exagération de la valeur des charges, tout cela n’aurait plus de raison d’être et disparaîtrait avec les conséquences funestes qui ont été signalées plus haut. La vénalité continuerait à subsister, puisqu’il ne peut en être autrement : mais elle est surtout à craindre par les abus qu’on en fait. Avec la réforme que nous proposons, ces abus seraient désormais supprimés. Em. Cohendy.

Bibliographie.

Loïseau, le Droit des offices. — Durand, Des offices considérés au point de vue des transactions privées et des intérêts de l’État. — Thetiheau, Étude sur l’abolition de la vénalité des offices. — Jeannest SiiNT-HitAinE, Du notariat et des offices. — Boiideaux, Mémoire sur la réformation de la justice. — Amiaud, Études sur le notonat français. — Locis-Ltjcas, Étude sur la vénalité des charges et fonctions publiques depuis l’antiquité romaine jusqu’à nos jours. — Charles Parmentieh, les Frais de vente judiciaire et la vénalité des offices {Journal des Économistes, septembre 1890).

— Behtheau, Étude sur le notariat {Journal le Droit, 7 novembre 1S89).

OFFRE ET DEMANDE.

SOMMAIRE

. Définitions.

. La loi de l’offre et de la demande. . Définitions.

On appelle offre, relativement à une marchandise déterminée et à un marché considéré, la quantité de cette marchandise présentée à l’échange au moment de l’observation. Le mot offre s’applique à toutes les choses susceptibles d’être échangées , comme le travail proprement dit, les services, la terre, les maisons et usines, etc. Dans nos pays civilisés, où les douanes intérieures n’existent plus ou presque plus, où les communications ont été rendues extrêmement rapides, on désigne sous le nom de marché pris dans un sens large, lorsqu’il s’agit surtout de marchandises d’usage courant et de qualité à peu près identique comme le blé, le pays lui-même. L’offre dans ce cas n’est que la somme de toutes les offres des divers marchés de ce pays.

Si l’on définit assez facilement l’offre par ta quantité d’une marchandise présentée à l’échange sur un marché, on peut inversement désigner par demande la quantité de cette marchandise que des acheteurs désirent et peuvent se procurer au moyen de l’échange. L’offre est donc une quantité déterminée, à un moment donné, réelle, objective, si l’on peut s’exprimer ainsi. On sait à peu près, par exemple, la quantité d’hectolitres de froment en vente ou offerte un jour de marché ; il suffit de se promener sur un champ de foire quelques instants pour s’assurer si l’offre est plus grande ou plus petite que l’offre habituelle. Une simple inspection parfois suffit et l’on conçoit parfaitement la possibilité de calculer arithmétiquement cette offre. Il n’en est pas ainsi pour la demande ; la demande se dérobe aux regards. Elle se compose, en effet, de la somme des désirs qu’ont les acheteurs de se procurer une denrée. Mais, outre que ces désirs ne peuvent être connus et appréciés numériquement, ils sont de plus soumis à des variations dont les causes sont nombreuses, ainsi que nous le verrons dans le paragraphe suivant.

. La loi de l’offre et de la demande. On trouvera aux paragraphes 2 et 3 du mot Valeur un exposé de la théorie de l’échange et de l’établissement des prix (voy. ce mot), ainsi qu’au mot Concurrence, l’analyse des causes qui facilitent ou restreignent le jeu de l’offre et de la demande. Notre tâche se borne ici à décrire le mécanisme de la loi de l’offre et de la demande et à indiquer ses effets généraux. Les besoins de l’homme sont nombreux et divers. Ils changent, croissent, varient, sans loi définie. Gomme ils sont le moteur premier de l’activité de l’homme, qu’ils restreignent, développent ou modifient la puissance productive, il s’ensuit que les éléments de cette puissance productive : le travail sous toutes ses formes, les capitaux, etc., varient eux-mêmes et que les variations de ces facteurs de la production font, par voie de conséquence, varier leur produit : les marchandises. A son tour, la production ne cherche pas seulement à satisfaire ces besoins multiples et changeants, elle s’efforce encore de les augmenter. L’offre et la demande agissent donc Tune sur l’autre : la première peut être envisagée comme étant le résultat de la production antérieure ; l’autre comme la conséquence des besoins existants. De là viennent les oscillations de la valeur. Or, on sait que la valeur se compose de deux éléments : l’utilité qui naît du besoin et pousse à la demande ; la difficulté d’acquisition ou rareté qui dépend de l’offre. Dans ce que l’on pourrait appeler le marchandage ou la période de tâtonnements qui précède l’échange, il y a donc lutte entre ces deux éléments, entre l’offre et la demande. Si l’équilibre a lieu, il y a équation d’échange. Il en résulte la valeur, dite par certains auteurs valeur d’échange, laquelle inllue elle-même sur les échanges