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PÊCHE

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PEEL

avaient été distribués et 440 loutres détruites. Le colportage de toutes les espèces de poisson devrait être interdit en temps prohibé, même de celui qui provient d’étangs ou de réservoirs. Il est insuffisant que les vendeurs soient forcés de justifier de son origine par des certificats du maire de la commune, parce qu’ils sont délivrés avec une faeilité extrême, le plus souvent inconsciente des résultats déplorables qu’elle amène. L’emploi des substances empoisonnantes telles que la coque du Levant, la chaux, la noix vomique, pour s’emparer du poisson, la pollution des eaux par les matières chimiques provenant des usines qui rendent si nuisibles à l’homme, au bétail et au poisson les eaux où elles sont déversées, devraient amener les condamnations les plus rigoureuses aussi bien que remploi de la dynamite, qui a détruit entièrement le poisson de maintes rivières...

L’énumération des nombreuses mesures à prendre serait trop longue, tous les rapports des commissions maritimes et fluviales les ont en partie signalées en établissant qu’aussi longtemps que les causes du mal susciteront, il n’est pas nécessaire de chercher à modifier l’état actuel des choses. . Conclusion. — Le mal et le remède. — Augmentation des recettes de l’État. — Abondantes ressources alimentaires. Nos cours d’eau sont dépeuplés. Le dépeuplement résulte du système défectueux de notre législation et de l’insuffisance évidente des moyens de surveillance. A côté de la France, la production des pays voisins est tellement prospère qu’elle suffit non seulement à alimenter leurs habitants, mais encore à une importation constante du poisson étranger sur nos marchés. C’est en réformant notre législation, en adoptant les modifications légales qui ont si bien réussi à l’Angleterre, à la Suisse, à l’Allemagne, que nous pourrons ramener à leur niveau, sinon le dépasser, celui de la richesse naturelle des eaux françaises. C’est en créant les ressources nécessaires à l’application d’une loi nouvelle que nous pourrons amener son fonctionnement régulier. Ces ressources, nous ne pouvons les demander actuellement au Trésor. Le seul moyen qui aura le double résultat d’assurer de nombreux emplois civils à nos sous- officiers des armées de terre et de mer et de procurer à tous une alimentation saine à bon marché, en conservant à la fortune publique les nombreux millions de francs que nous payons aux pêcheries étrangères, c’est le droit fixe et proportionnel à établir pour chaque mode de pêche, ce sont les licences à différents degrés, c’est le permis de pèche. Paul Caillakd.

. PEEL (Robert) . — Né à Chamber-Hall, dans le voisinage de Bury, en 1788, ce grand homme d’État, qui a attaché son nom à l’une des réformes les plus fécondes de notre siècle, est mort à Londres, d’une chute de cheval, le 2 juillet 1850. Son père, qui portait comme lui le prénom de Robert, avait acquis une immense fortune dans la fabrication du coton et il avait été créé baronnet en récompense de son dévouement à la politique de Pitt. Le jeune Peel fut envoyé au collège de Harrow, où il eut Byron pour condisciple et pour camarade. On a souvent cité ce passage qui le concerne dans les Mémoires du grand poète : « Peel, dit Byron, avait toujours donné beaucoup d’espérances et à ses maîtres et à ses camarades ; il ne les a pas démenties. Pour l’instruction classique, il était de beaucoup mon supérieur ; pour la déclamation et l’action, j’étais au moins son égal. Quand nous sortions, j’étais toujours dans de mauvais pas, lui jamais. Au collège, il savait toujours sa leçon, moi rarement ; mais quand je la savais, je la savais à peu près aussi bien que lui. Pour l’instruction générale, l’histoire, etc., je crois que je lui étais supérieur ». Robert Peel alla achever ses études à l’université d’Oxford, où il obtint les succèsles plus brillants. Àl’âge de vingt et un ans, il fut nommé membre de la Chambre des communes par Cashel, un bourg pourri de l’Irlande, qui comptait douze électeurs. Il passa la première année de son séjour à la Chambre à étudier le terrain parlementaire et ne prononça son maiden-speech que l’année suivante, à l’occasion de la discussion de l’Adresse. Ce discours le posa d’emblée comme l’un des hommes d’État futurs de son parti. La même année, il fut nommé sous-secrétaire d’État de l’intérieur. Son éducation économique n’était pas encore bien avancée à cette époque, car, en mai 1811, il faisait partie de la majorité qui votait la fameuse résolution de M. Van Sittard, déclarant, en dépit de l’évidence, que les billets de la Banque d’Angleterre n’avaient pas cessé d’être iîéquivalent du numéraire. L’année suivante (1812), il obtint le poste important de secrétaire d’État pour l’Irlande. Il organisa dans ce malheureux pays une force municipale (constabulary force), qui commença à y faire régner un peu de sécurité* En 181*7, M. Abbott, le représentant d’Oxford, ayant été élevé à la pairie, la célèbre université confia à son ancien lauréat l’honneur de la représenter* En 1819, il était nommé président du comité