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d’économie politique (1803). — MM. Dunoybr, De la liberté du travail^ — l’Industrie et la morale considérées dans leurs rapports avec la soûîêté (1825). — J. Dboz, Économie politique (1829). — Proudhon, Œuvres complètes. — Thiers, De la Propriété (1848) . — Jules Simon, la Liberté. — Bastiàt, Harmonies __ économiques (1851), — Propriété et spoliation, — De l’État — Joseph Garnie», Cherbuliez, A. Cmment, Rossi (voy. ces noms). — Michel Chevalier, Lettres sur Vorganisation du travail et les travailleurs (1848). — Louis Reybau», Études sur les réformateurs contemporains ou socialistes modernes (1848). — Léon Faucher, Mélanges l’économie politique (1836). — G- de Bolihari, Cours d’économie politique, — la Morale économique. — L. Wolowski, Manuel d’économie politique . — Baudrillart, la Liberté du travail — Frédéric Passy, Leçons d’économie politique (1860-62). — Solidarité du travail et du capital — Courcelle-Sbheoil, Traité d’économie politique, — Liberté et socialisme, — Préparation à l’étude du droit. — Maurice Block, les Théoriciens du socialisme en Allemagne (1872),

— les Progrès de la science économique (1890). — E. Lktassedr, Histoire des classes ouvrières en France avant la Révolution. — depuis 1789. — H. Taine, Origines de la France contemporaine. — Lêos Say, Discours et articles.

— Le socialisme d’État (1884). (Conférences au cercle Saint-Simon). — Jourdan, Du râle de l’État dans l’ordre économique. — Villry (Mémoire couronné par l’Institut, 1882). — Paul Beaurbgard, les Lois de l’évolution économique {Économiste français, 16 mars 1889). — Paul Leboy-Beaulieu, œuvres, passim. — U « Économiste français. » — Précis d’économie politique. —L’Etat et ses limites. INDUSTRIE

INDUSTRIE.

SOMMAIRE

. Définitions.

. Aperçu historique du développement de l’industrie. Son organisation chez les peuples civilisés modernes.

. Classification des diverses industries. Le rôle de cnacune d’elles.Si toutes sont productives ? . Les inventions et la production en grand. Leur influence sur la productivité des diverses industries.

. Comparaison entre l’agriculture et les industries urbaines.

. Définitions.

Pris dans un sens strictement scientifique, le mot industrie, en économie politique, désigne l’ensemble des entreprises de toute sorte dont l’objet immédiat est de produire ou de faire circuler la richesse.

Il a donc une portée très large, évoquant à la fois les innombrables combinaisons qu’engendre, dans nos sociétés, la division du travail directement productif. Néanmoins, on voit qu’il ne comprend pas dans son acception toutes les professions, car nous excluons de notre définition toutes celles qui n’ont sur la production des richesses qu’une influence indirecte, plus ou moins lointaine, comme celles de l’avocat, du médecin, du professeur, de l’artiste, du savant, du fonctionnaire public et, d’une façon générale, toutes les professions dites libérales. De ceux qui les exercent, l’économiste ne dira pas qu’ils sont des industriels, qu’ils se livrent à une industrie. En restreignant ainsi le sens du mot industrie, l’économie politique est parfaitement logique, car elle a pour objet l’homme produisant la richesse, et non pas l’homme dans. toutes ses activités. Elle est aussi d’accord avec le langage usueL

Il faut reconnaître cependant que la langue courante (elle donne d’ailleurs, on va le voir, de multiples sens au terme dont nous nous occupons) étend parfois la signification du mot industrie bien au delà des limiter que nous venons de tracer. Gomme, en allant au fond des choses, on constate, entre tou& les efforts des hommes, un étroit enchaînement, si bien que les travaux les plus désintéressés, les services les moins productifs de richesse en apparence sont souvent le germe et la condition des résultats obtenus dans le domaine économique, il n’est pas rare que le mot industrie soit pris comme désignant l’ensemble du travail humain, sans distinction d’espèces, dans l’infinie variété de sesapplications. On dira, par exemple, que l’humanité doit tous ses progrès à son industrie.. Nous n’entendons pas blâmer cette habitude de langage ; l’étymologie du mot la justifierait au besoin, car industrie vient àestruere r construire, édifier ; or l’homme invente, découvre, applique et finalement édifie en produisant de l’utilité à bien d’autres points de vue que l’économique (philosophies, religions, morales, sciences naturelles, arts de toutes sortes, etc.). Mais cette observation même montre combien les économistes ont raison de restreindre, en ce qui concerne leur science, la signification du mot industrie. Seule, la sociologie (voy. ce mot), étudiant, l’homme dans toutes les manifestations de son activité, pourrait donner à une aussi vaste acception du terme sa portée scientifique. Il est encore un autre emploi du mot industrie que l’économie politique rejette, non plus cette fois par modestie, mais pour éviter à la fois une confusion et une erreur. Souvent, en effet, Ton prend le mot industrie comme un simple synonyme du mot travail. En réalité, ces deux termes ont des significations très nettement distinctes. Travail s’entend de l’exercice pur et simple des forces physiques ou des facultés intellectuelles de l’homme. Lors donc que la seule mise en œuvre de ces forces et facultés suffit à produire une richesse, on peut dire indifféremment que l’homme travaille ou qu’il exerce une industrie. Mais quoi de plus rare qu’un pareil fait ? Presque toujours, pour qu’il produise, il faut au travail le concours du capital et des agents naturels. La production résulte donc d’un ensemble de combinaisons dont le travail n’est que l’un des éléments. Cet ensemble de combinaisons nepeut être désigné correctement que par lô--