Page:Say - Lettres à M. Malthus sur l’économie politique et la stagnation du commerce.djvu/121

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de tous les moyens de réduire le nombre des hommes, le plus funeste et le plus barbare[1] ?

Ici se présente l’objection la plus forte peut-être, parce qu’elle est appuyée d’un exemple imposant. Dans les États-Unis, les

  1. M. Malthns, toujours convaincu qu’il y a des classes qui rendent service à la société par cela seul qu’elles consomment sans produire, Regarderait comme un malheur que l’on parvint à rembourser aux prêteurs la totalité ou seulement une grande partie de la dette anglaise. Cette opération serait au contraire selon moi fort désirable pour l’Angleterre, parce qu’il en résulterait que les créanciers de l’état, étant remboursés, tireraient un revenu quelconque de leurs capitaux ; que les contribuables dépenseraient eux-mêmes les 40 millions sterling qu’ils paient maintenant aux créanciers de l’état ; que l’impôt étant diminué de 40 millions sterling, tous les produits seraient moins chers ; que la consommation s’en étendrait considérablement ; qu’elle donnerait de l’ouvrage aux ouvriers, au lieu des coups de sabre qu’on leur distribue ; et j’avoue que ces résultats ne me semblent pas de nature à inquiéter les amis du bien public.