Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/104

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J.-B. SAY à DUPONT (de Nemours).


Si je vous donne gratuitement des années, mon cher maître, vous me donnez des titres que je ne mérite pas davantage. Moi, descendant de Colbert ! En ce cas, j’ai bien maltraité mon illustre ancêtre, comme vous l’appelez. Les réglemens, les entraves, les monopoles ont été plus vivement attaqués, conspués par moi que par vos amis mêmes. Le régime colonial, tache énorme de la civilisation, l’ai-je épargné ? Ah ! le patron du régime réglementaire ne me prendrait pas, je vous assure, pour faire le préambule de ses édits ; mais je soupçonne en même temps que, s’il vivait de nos jours, ses édits seraient un peu différens ; non qu’il convînt avec vous, mon respectable ami, que les manufactures et le commerce n’apportent pas un sou dans la masse où nous puisons la satisfaction de nos besoins, mais il aurait senti, en étudiant les écrits des disciples de Quesnay et des disciples de Smith, que les prohibitions ne multiplient pas les richesses. Il était capable de saisir le vrai lorsqu’on le lui