Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/152

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de remettre encore ce même sujet sur le métier, en travaillant à un ouvrage bien plus considérable que tout ce que j’ai fait[1] ; et je vous avoue que cette doctrine me semble toujours conforme aux faits (qui sont nos maîtres à tous), en même temps qu’elle ne laisse sans explication aucun des phénomènes de l’économie politique.

La valeur échangeable des choses, pourvu qu’on la connaisse sous tous ses rapports et avec toutes ses variations, me semble offrir, dans chaque phénomène, une quantité appréciable, qui est un fait. Or, les quantités de ce genre sont la seule base solide de toute doctrine scientifique. Dans toutes les recherches économiques, il faut, je crois, commencer par affermir cette base ; car enfin, pour savoir ce qui fait grandir ou diminuer nos biens, il faut savoir auparavant ce qui les constitue grands ou petits.

Je ne saurais admettre ce que vous appelez, avec Adam Smith, value in use. Qu’est-ce que de la valeur en utilité, si ce n’est de l’utilité pure et simple ? Le mot utilité suffit donc ; mais l’utilité seule ne me donne point encore une

  1. Le Cours complet d’économie politique, qui n’a été complètement publié qu’en 1829.