Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/176

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plus réfléchi. C’était une banqueroute, puisque l’État ne payait plus les créanciers qu’avec une monnaie qui avait perdu le quart de sa valeur primitive ; mais c’était une banqueroute déjà opérée depuis plusieurs années ; elle avait produit tous les mauvais effets qu’elle pouvait avoir, et il n’y avait que du mal à attendre de la réintégration de la valeur originaire de la livre sterling.

En effet, la valeur totale de l’agent de la circulation, au taux où il était tombé, s’était proportionnée aux besoins de la circulation. Les valeurs de tous les biens, meubles et immeubles, s’étaient proportionnées à ce taux ; le nombre des unités suppléait à leur moindre valeur, et votre dernière législation, en réduisant la quantité des billets de banque, a rendu la monnaie trop rare : on a commis des injustices dans un sens opposé à celles dont le mauvais effet était passé.

En effet, votre gouvernement, par ce seul coup, a augmenté de 30 pour 100 le montant de toutes les contributions, des gros émolumens, des pensions, des sinécures et de tous les abus qui pèsent sur la nation anglaise ; tous les créanciers des particuliers ont été injustement favorisés aux dépens des débiteurs : on a remis la dette publique sur son ancien pied, sans