Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/177

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profit pour ceux qui avaient vendu ou acheté des fonds publics depuis la dépréciation ; tandis que la nation était libérée d’un quart de cette énorme dette ; enfin les prix de toutes choses, et, par conséquent, des frais de production, étant payés en une monnaie plus précieuse, le prix de vos produits s’est trouvé, dans l’étranger, hors de proportion avec les prix des nations rivales. Dans l’intérieur, ils ont excédé les facultés de beaucoup de consommateurs. Vous avez donc bien raison de voir dans cette erreur d’économie politique la cause de la détresse éprouvée en Angleterre, depuis six années.

Je vous avoue que je n’approuve pas de même votre proposition d’un papier-monnaie qui serait invariablement fixé à la même somme, ou qui n’aurait pour régulateur que l’autorité publique. On pourrait, à la vérité, savoir fort bien le nombre de ses unités, mais leur valeur serait exposée à varier beaucoup. Quand la somme des échéances a conclure viendrait à augmenter, la valeur d’une monnaie plus demandée hausserait. Elle baisserait, dans le cas contraire. Dès-lors toutes les obligations contractées augmenteraient ou diminueraient. Je préfère l’expédient proposé par Ricardo. Ne pouvant rendre la valeur de la monnaie abso-