Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/180

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Je vous dois aussi mes remercîmens pour les notes critiques dont vous avez souvent accompagné le texte. Vos critiques sont fondées à quelques égards, et j’en profiterai quand je publierai de nouvelles éditions ; mais, permettez-moi de vous le dire, vous me faites aussi des reproches qui me semblent injustes ; et je vous prie de n’être pas fâché si j’en relève ici quelques-uns dans l’intérêt de la science.

J’ai dit, dans mon Traité, que « la valeur que les hommes attachent aux choses a son ce premier fondement dans l’usage qu’ils en peuvent faire… ; qu’ils ne mettent aucun prix à ce qui n’est bon à rien. » Sur quoi vous faites une note ainsi conçue :

« L’utilité n’est pas le seul ingrédient de la valeur. Dire qu’un objet a de la valeur, est affirmer la présence de deux circonstances, l’utilité d’abord et la difficulté de parvenir à la possession (difficulty of attainment)… À moins qu’il n’y ait quelque difficulté à surmonter, nul désir n’est excité dans l’âme humaine, aucun motif de se donner de la peine, de faire aucun sacrifice, etc. » Tome I, page 4 de l’anglais.

Or, monsieur, ce que vous dites là, je le dis moi-même un peu plus loin ; car, après voir caractérisé ce qu’il faut entendre par