Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/382

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vos idées avec tout le respect dû à des opinions sur l’économie politique, auxquelles vous donnez la sanction de votre autorité.

J’ajouterai seulement ici une remarque sur le passage de votre lettre dans lequel vous établissez que mon principe fondamental que l’augmentation de la population est une cause d’abondance, n’est pas nécessairement en opposition avec celui soutenu par vous et par Malthus, que la population est toujours en proportion des moyens de subsistance. Il est vrai que ces deux propositions ne sont pas en opposition ; mais je crois que vous n’avez pas présenté, le principe que je combats dans toute sa force. Le but de Malthus, dans tout le cours de son ouvrage, paraît être de prouver que la population a une tendance naturelle à aller au-delà des moyens de subsistance, et que, par conséquent, son augmentation est une cause de disette. Vous observez aussi (vol. 2, page 185) que non seulement la population s’augmente en proportion des moyens de subsistance, mais qu’elle va au-delà, ce qui amène la misère et la disette. J’admets avec vous que la population est toujours en proportion des moyens de subsistance ; mais je pense que vous reconnaîtrez que ma doctrine, établissant qu’une augmentation de population est une cause