Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/383

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d’abondance, et la vôtre établissant que c’est une cause de disette, nous nous trouvons néanmoins dans une opposition complète.

Les deux objections que vous faites à ma théorie sont : que l’augmentation de la population n’entraîne pas nécessairement une augmentation dans la production, et que chaque pays doit uniquement vivre sur les produits directs de son propre sol. Cette objection, dis-je, est examinée dans le 2e, 3e et 4e chapitre de mon ouvrage, auxquels je prends la liberté de vous renvoyer. À l’égard de la seconde de ces objections, je remarque, dans le volume 2, page 185, de votre traité, quelques observations qui semblent en opposition avec mes vues sur ce sujet. Puisque la Grande-Bretagne est obligée de prévenir par des lois l’importation du blé de Pologne et la farine des États-Unis, les frais nécessaires pour transporter les articles d’une grande distance ne les empêcheraient pas d’être apportés sur le marché.

Je vous dois, monsieur, des excuses pour vous avoir envoyé un ouvrage combattant une des opinions émises dans votre estimable traité, sans avoir parlé de cette circonstance dans ma lettre. Le fait est que j’ignorais à cette époque que vous eussiez adopté dans votre ouvrage l’opinion de Malthus. J’ai acheté et lu votre