Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/390

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couru à l’effet que l’on déplore dans toute l’Europe ; et, parmi ces causes, Votre Altesse Royale me semble placer avec grande raison les emprunts publics qu’on a faits au sein de la paix, ou pour des guerres que l’on devait éviter. Les générations futures ne se verront pas de sang-froid dépouillées par celles qui les ont précédées. L’avenir demandera des comptes sévères au présent, et je prévois des bouleversemens de fortunes qui entraîneront peut-être des bouleversemens politiques.

Au surplus, la recherche des causes de cet état de souffrance, quelque intéressante qu’elle soit spéculativement, est maintenant beaucoup moins utile que ne serait la recherche des remèdes qu’on pourrait lui opposer.

Je sens, monseigneur, que, pour bien parler de ce qui intéresse votre nation, j’aurais besoin de ces connaissances locales dont Votre Altesse Royale m’a donné de si fréquentes preuves dans nos entretiens. Je n’ai que à ressource de juger de vos intérêts nationaux par les nôtres, et cette ressource doit être insuffisante à beaucoup d’égards.

Ne pouvant pas, pour l’écoulement de vos produits agricoles, compter sur les consommateurs étrangers, qui, de leur côté, sont approvisionnés avec surabondance, il