Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/405

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Sans avoir lu en totalité l’ouvrage de Benjamin Constant sur les religions, il me semble y avoir vu des attaques de ce genre. Il y en a dans l’ouvrage de madame de Staël sur l’Allemagne. Il y en a dans la Corinne du même auteur, liv.v, chap. 1, et dans le liv. ix, chap. 5 (« Oh ! que j’aime l’inutile ! etc. »). Dans les premières leçons, imprimées l’année dernière, du soi-disant Cours de philosophie de Cousin, dans plusieurs articles de philosophie du Globe, il y a d’autres attaques du même genre. Je n’ai pu me procurer ces articles ; mais toujours on y oppose les devoirs, le sentiment intime, la conscience, à ce qui est utile. Comme si la conscience de Ravaillac était un guide plus sûr qu’une raison éclairée ! Necker, dans le chap. 1 de ses Opinions religieuses, n’attaque pas positivement le principe de l’utilité ; mais il croit qu’il n’a point d’application dans la pratique, et que l’homme ne peut être contraint à se conduire pour le bien de la société que par la force, ou par l’enfer, qui est une autre espèce de force. Au surplus, il est à remarquer que nous ne disputons pas sur les moyens (quoique des imaginations gratuites soient un très-mauvais moyen) ; nous voulons seulement montrer le but auquel on doit ten-