Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/415

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il me semble que la science qui montre aux sociétés en quoi consistent leurs vrais intérêts importe plus encore au public qu’aux gouvernemens.

Il faut laisser aux particuliers la partie technique des arts : d’accord ; mais il est de la science de leur apprendre les principes sur lesquels se fondent l’exercice et les résultats des arts. Qu’est-ce que les richesses publiques, sinon la somme des richesses privées ? S’il suffit à chaque art en particulier de savoir ce qui produit des richesses privées, il importe à chacun de savoir ce que le voisin fait de contraire ou de favorable à son entreprise.

L’économie politique n’enseigne pas toutes les parties des sciences politiques, telles que l’organisation civile, le droit inter-national, etc. Nous le savons fort bien ; mais en montrant quels sont les vrais intérêts de la société, elle sert de fondement et de guide à toutes les législations positives. Elle leur est supérieure, parce qu’elle développe des lois naturelles, impérieuses, que les lois positives, c’est-à-dire arbitraires, ne peuvent violer impunément.

Vous êtes tout-à-fait injuste en me reprochant d’avoir laissé de côté les richesses naturelles. Je crois être le premier qui les ait mises à leur véritable place. Le fond de ma doc-