Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/421

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haute idée de ses perfections, nous assure qu’elle brillait sans taches comme le soleil. Or, il est permis de trouver que ce soleil sans taches est une fort grande tache même dans un roman, car ce n’est que par le moyen des taches du soleil que l’on a découvert la rotation de cet astre sur lui-même.

Ou la littérature est une science de mots qui ne signifient rien, et alors elle n’est qu’un pur bavardage, ou bien il faut que ces mots expriment des idées, et alors il convient que ce soient des idées justes. Mais comment peut-on exprimer des idées justes sur quoi que ce soit, sans un peu d’étude ? Il faut connaître au moins les plus simples élémens des choses dont on parle.

On peut, dira-t-on, ne pas parler du tout, notamment de ce qu’on ne sait pas. Alors il faudrait ne parler de rien, car toute la nature physique et morale est le sujet de la littérature.

L’économie politique, à plus forte raison, tient à tout, puisqu’elle s’occupe de nos biens, des agens et des lois de la nature, aussi bien que des produits combinés de la nature et de l’art. Comment éviter de parler des choses qui nous entourent de toutes parts, de nos facultés intellectuelles et de nos facultés corporelles,