Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/440

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C’est comme si l’on disait que chaque particulier doit se tenir en garde contre l’épicier qui aspire à lui vendre du poivre, et contre le tailleur qui aspire à lui vendre un habit ; tandis que l’intérêt du consommateur lui conseille, au contraire, d’acheter du poivre et un habit aux hommes qui les vendent, s’ils peuvent les avoir par ce moyen-là à meilleur marché.

Bonaparte accorde aux économistes que les douanes ne devraient pas être un moyen de lever un impôt ; or, les économistes, au contraire, pensent que les douanes sont un des moins mauvais moyens de lever de l’argent. Puisque les produits de l’agriculture et des fabriques sont assujettis à des droits, il est juste que ceux du commerce le soient également. C’est uniquement comme moyens de prospérité publique, que les économistes blâment les droits d’entrée. L’industrie intérieure prospère d’autant mieux que la nation achète plus de marchandises étrangères, car elle ne peut les acheter qu’avec ses propres produits, même lorsqu’elle les paie en argent, puisqu’elle ne peut acheter cet argent autrement qu’avec ses produits.

« Nous sommes encore en France bien arriérés sur ces matières délicates ; elles sont