Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/468

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rale trop commune et trop suivie jusqu’ici, est détestable ; c’est elle qui, dans tous les temps ; a attiré le plus de maux sur les nations. Non, même dans les rapports de peuple à peuple, il n’y a point de différence entre l’utile et l’honnête. Ce qui est honnête est au demeurant ce qu’il y a de plus utile. Si l’on cite des cas où un gouvernement s’est bien trouvé de violer ses promesses et de s’écarter des règles de la justice, je citerai des exemples dix fois plus nombreux où l’on s’en est mal trouvé. Il faut se régler sur l’événement le plus probable ; c’est-à-dire le plus sûr et le plus constant, malgré quelques exemples contraires. Les hommes qui se disent exclusivement de pratique, n’ont qu’une pratique de convention et une politique étroite. Leurs études se bornent à un petit nombre de faits, à une tradition bornée qui n’embrasse qu’un certain nombre de combinaisons et de rapports, une diplomatie de bureau, d’où il résulte que d’année en année, de siècle en siècle, où est perpétuellement replongé dans les mêmes embarras, et que les nations éprouvent tous les mêmes malheurs.

Ceux qui ont étudié la politique, non dans la nature, mais dans les Offices de Cicéron ou dans les moralistes de l’école de Platon, citent avec complaisance le mot d’Aristide sur