Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/474

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cussions qui servent tant à éclairer les questions, et les jugemens qui interviennent, ne sont jamais sans appel. Et quelle est la cour suprême où se porte cet appel ? une cour dont personne ne peut décliner la juridiction : l’événement, l’expérience. Si telle opération n’a pas été suivie de l’effet qu’on en attendait, les motifs de l’approuver n’étaient pas suffisans ; les motifs de la rejeter n’ont pas été suffisamment appréciés. On les pèse de nouveau ; on apprend ce qu’ils méritent de considération, et les mêmes fautes ne se répètent pas constamment. Cette marche est la seule véritablement instructive. L’arbitraire, le principe dogmatique, ne prouvent rien, ne procurent aucune instruction réelle, inspirent quelquefois le fanatisme, et non la conviction. Il n’y a de bonne conviction que celle qui peut dire : Je suis convaincu, et voici mes raisons.

En prêchant l’utilité, j’ai le malheur de ne point me rencontrer avec une dame dont le talent, disons mieux, le génie, a brillé de nos jours d’un bien vif éclat. Jamais madame de Staël n’a prêté les puissances de son esprit qu’à des sentimens nobles et généreux, mais il fallait que ce fussent des sentimens ; elle semblait craindre de se les justifier à elle-même.

« Les Romains, dit-elle, consacraient de vas-