Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/484

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

degré une fausse instruction religieuse a été funeste à la morale en Italie. Il n’y a pas en Europe un peuple qui soit plus constamment occupé de ses pratiques pieuses, qui y soit plus universellement fidèle ; et il n’y en a pas un qui observe moins les devoirs et les vertus que prescrit ce christianisme auquel il paraît si attaché. Chacun y apprend non point à obéir à sa conscience, mais à ruser avec elle. Chacun, met ses passions à l’aise par le bénéfice c[ps indulgences, par des réserves mentales, par des projets de pénitence et par l’attente d’une absolution. Et loin que la plus grande ferveur religieuse y soit une garantie de la probité, plus on y voit un homme scrupuleux dans ses pratiques de dévotion, plus on est fondé à sp défier de lui…

« Cette superstition étend son influence sur tout le cours de la vie ; elle s’appuie sur l’imagination de la jeunesse, sur la tendresse enthousiaste d’un sexe plus sensible et plus faible, sur les terreurs de l’âge avancé. Elle suit l’homme jusque dans le secret de sa pensée, pt l’atteint encore après qu’il a échappé à tout pouvoir humain…

« Le prêtre vit des péchés du peuple et de ses terreurs.

« Jamais les Italiens n’ont examiné ce qui